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Le procès Jean Marie Michel Mokoko et autres accusés entrera, vendredi 11 mai 2018, dans la phase des réquisitions et des plaidoiries. La cour d’Appel de Brazzaville en a décidé ainsi au terme de l’audience de ce 9 mai, marquée par l’audition de l’actuel directeur départemental de la surveillance du territoire du département du Kouilou, le colonel Elie Atipo, en sa qualité d’enquêteur et de directeur des affaires intérieures à la DGST (direction générale de la surveillance du territoire), à l’époque de l’interpellation du prévenu.
A son troisième jour de comparution, l’accusé Jean Marie Mokoko est resté, toujours, silencieux. Mais, la cour a poursuivi l’examen des scellés. Pour des besoins de renseignements, elle a entendu le chef d’Etat-major général des Forces armées congolais, le général de brigade, et le directeur départemental de la surveillance du territoire dans le département du Kouilou, le colonel Elie Atipo.
Selon le chef d’Etat-major général des FAC, les généraux de deuxième section, à l’instar du général à la retraite Jean Marie Michel Mokoko, devaient avoir 9 PMAK, 3 ou 4 Pistolets automatiques. « En règle générale, a-t-il poursuivi, c’est ce qui est convenu », a-t-il déclaré à la cour. Répondant à la cour qui lui demandait si le général à la retraite a, aussi, droit à des grenades, le CEMG a répondu par la négative.
Fort paradoxalement, fait observer le président de la cour, Christian Oba « On a retrouvé au domicile de Jean Marie Michel Mokoko, 8 PMAK crosse pliables, un UZI avec 3 chargeurs, deux castors, 3 PMAK avec crosse en bois, 3 FM, 13 grenades, 6 goupilles, 2 porte-ceintures avec 10 grenades, 2KK et 2 maillons de FM avec cartouches, 3 caisses de munitions de PMAK, de 7,62 et 2 chargeurs garnis de PMAK… ».
Le colonel Poungui, chef des armements et munitions au commandement militaire des FAC, a été l’expert attendu pour la description arme par arme, de l’armement saisi au domicile de l’accusé. Il a édifié la cour sur la capacité de chacune des armes retrouvées lors d’une des perquisitions. A cause du silence opposé par l’accusé, le ministère public qui voulait savoir si l’accusé connaissait les armes, ainsi, décrites est resté dans sur sa soif.
Le colonel Atipo a révélé à la cour les différents relevés d’appels téléphoniques passés par l’accusé du 7 mars au 10 avril 2016. Il a renseigné la cour les contacts téléphoniques que Jean Marie Michel Mokoko a eus avec certaines personnes, dont Stéphane Ravion, Monsieur Fayolle et bien d’autres. Enquêteur principal, il a affirmé que ses services étaient en possession des renseignements selon lesquels Jean Marie Michel Mokoko utilisait un numéro de téléphone de la RDC. L’exploitation de ce numéro a permis d’avoir les relevés téléphoniques de la période du 7 mars au 10 avril 2016, a-t-il précisé. Selon lui, ces relevés ont prouvé que le général à la retraite était en complicité avec Stéphane Ravion qui se trouvait à Libreville. « Nous nous sommes aussi rendu compte que le 24 mars 2016, le général avait fait une déclaration appelant à l’insurrection, ce même 24, il y a eu un croisement d’appel entre le général Jean Marie Michel Mokoko, Stephan Ravion et Jean René Fayol», a poursuivi le colonel Atipo
Faute de nouveaux éléments devant le mutisme volontaire de l’accusé, le président de la cour d’Appel a décidé de passer à la phase des réquisitions et des plaidoiries à la séance du 11 mai prochain. Il est évident que le choix du silence fait par l’accusé favorise que se resserre contre lui, l’étau des accusations.