François Dupent (avatar)

François Dupent

Congo Brazzaville

Abonné·e de Mediapart

135 Billets

0 Édition

Billet de blog 26 janvier 2017

François Dupent (avatar)

François Dupent

Congo Brazzaville

Abonné·e de Mediapart

Union Africaine : La crise libyenne en discussion à Brazzaville ce 27 janvier 2017

François Dupent (avatar)

François Dupent

Congo Brazzaville

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Le comité de haut niveau de l’Union Africaine (UA) sur la Libye se réunit ce vendredi 27 janvier 2017, à Brazzaville, afin de fixer une feuille de route à mettre en application, dans le dessein d’amener les libyens à se parler entre eux et sortir ce pays d’Afrique de la crise politico-militaire qui le déstabilise depuis plusieurs années.

Le Comité de Haut Niveau en date du 6 novembre 2016, avait réaffirmé sa volonté de reprendre l’initiative sur la crise libyenne et avait décidé de structurer son bureau et ses activités. Il s’était assigné ma mission de présenter un rapport au prochain sommet de l’Union, y compris une feuille de route de ses activités. Le Comité a chargé le  Président Denis Sassou-Nguesso de la République du Congo d’assumer la présidence du Comité de haut niveau. D’où l’importance de la réunion de Brazzaville. Parmi les personnalités attendues dans la capitale congolaise figurent, entre autres, le président en exercice l’UA, les chefs d’Etat du comité de haut niveau et les représentants des pays voisins de la Libye.

Vers une issue de sortie de crise du conflit Libyen, pourra-t-on dire. Puisque, tout se décidera à Brazzaville, au cours du sommet du comité de haut niveau de l’UA, présidé par le Congolais Denis Sassou N’Guesso, désigné par ses pairs africains, lors de la 27ème  session ordinaire de la conférence de l’UA, réunie à Kigali, au Rwanda, les 17 et 18 juillet 2016 ; sommet susceptible de sortir la Libye de la crise à laquelle, elle fait face des puis des années.

Selon certaines sources, ce sommet constitue une opportunité de faire le bilan du comité des chefs d’Etat de l’UA , engager des réformes profondes et agir sur tous les plans pour pouvoir faire de l’Afrique un continent intégré, prospère et pacifique. Il répond à la feuille de route fixé par le comité de haut niveau. Dans ce sens, lors de son retour d’Addis Abeba où s’était tenu la réunion du comité de cinq chefs d’Etat sur la Libye, le président Denis Sassou-N’Guesso, au micro de la presse, fixait les axes majeurs de travail : « …organiser un dialogue inclusif avec les libyens et sortir une démarche de sortie de crise. »

Le choix de Denis Sassou-N’Guesso pour diriger cette institution n’est pas le fruit du hasard, sa vision panafricaniste sur l’Afrique et son expérience dans la médiation internationale des crises africaines lui ont valu la reconnaissance de ses pairs africains. Au sujet de la crise Libyenne, le Congo faisait partie des 5 pays (Afrique du sud, Mali, Mauritanie, Ouganda, Congo) choisis par l’UA pour se rendre à Tripoli et à Bengazi, pour prendre contact avec le défunt colonel Mouammar Kadhafi, tout au début de la crise libyenne en 2011.

Lors de la présentation des vœux au corps diplomatique accrédité au Congo, à l’occasion du nouvel an 2017, Denis Sassou-N’Guesso a justifié l’implication de l’Afrique dans ce dossier libyen. « La crise libyenne, à cause de ses répercussions sur les pays voisins, la région et au –delà, mérite une attention particulière. C’est ce qui justifie la détermination de l’Afrique à se réapproprier ce dossier délicat, afin d’apporter sa contribution à la recherche d’une véritable sortie de crise. »

                  Un rôle majeur dans la résolution des crises

Depuis son accession au pouvoir, le président Denis Sassou-N’Guesso n’a cessé de jouer un rôle majeur dans la résolution des crises sur le continent. Fort de son expérience de médiateur international, Denis Sassou-N’Guesso jouit d’une estime de la part de ses pairs africains. C’est dans ce cadre que s’inscrit son implication aux négociations de paix des années 80 mettant fin à la guerre en Angola, à l’apartheid en Afrique du sud et ayant conduit à l’indépendance de la Namibie et à libération de Nelson Mandela. 

En Centrafrique, la touche de Denis Sassou-N’Guesso a permis à ce pays de sombrer dans le chaos. A ce propos, le témoignage de l’ancien président de la transition en RCA sur les antennes de RFI, le 08 octobre 2013, est plus qu’édifiant: «… n’eut été l’appui du président Sassou-N’Guesso, aujourd’hui, nous allions assister à une explosion de la population. »

Dans la région des grands lacs, l’action de Denis Sassou-N’Guesso a permis aux différents protagonistes de fumer le calumet de la paix. Alors que les congolais de la RDC entamaient les concertations nationales, Denis Sassou-N’Guesso a été appelé à la rescousse comme facilitateur, face aux réactions divergentes dans la classe politique à Kinshasa.

Tous ces atouts ajoutés à d’autres actions menées avec brio dans le continent peuvent, sans doute, justifier le choix porté en Denis Sassou-N’Guesso pour apporter son expertise à la résolution de la crise libyenne ; afin que le peuple libyen puisse reprendre son destin en main, mettre fin aux conséquences négatives que la crise a entrainé en matière de sécurité et d’économie dans toute la région et particulièrement dans les pays voisins et limitrophes de la Libye.

Conscient des enjeux du sommet de Brazzaville, Denis Sassou-N’ Guesso veut que toutes les parties prenantes à cette crise soient présentes dans la capitale congolaise. C’est dans ce cadre que s’inscrit sa lettre d’invitation adressée à son homologue tunisien, Beji Caid Essebs, pour participer à ce sommet ; invitation transmise par le chef de la diplomatie congolaise, Jean Claude Gakosso. 

A noter que ce sommet de Brazzaville est d’un intérêt capital, au regard de la situation qui prévaut sur le terrain, car les négociations ayant permis la constitution d’un gouvernement, loin de constituer un pas en avant, ne semble pas être suffisant pour le pays qui est resté toujours divisé. Au cours de la séance de travail entre la ligue arabe et les envoyés spéciaux de l’ONU et de l’UA en Libye, le 22 janvier dernier, au Caire en Egypte, les trois parties ont souligné la nécessité d’une approche régionale commune afin d’aider la Libye à faire face aux défis sécuritaires, politiques et économiques. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.