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Billet de blog 7 octobre 2025

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SENEGAL - Madieye Mbodj : Rompre avec le démocratisme bourgeois et petit-bourgeois

Madieye Mbodj livre un avis sur la procédure relative à une opération immobilière suspecte d'un montant de 21 milliards de FCFA, initiée par le Pool Judiciaire Financier du Sénégal, composé de 27 magistrats spécialisés dans la lutte contre la corruption et les crimes économiques, à l’encontre de M. Madiambal Diagne, fondateur du journal Le Quotidien et ancien patron du Groupe Avenir Communication.

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Page d'accueil du site internet du journal du Sénégal Le Quotidien, Capture d'Ecran 07.10.2025-a-11.55

MADIAMBAL EN FUITE, LÂCHE AVEU DE CULPABILITE :

IL EST TEMPS DE ROMPRE AVEC LE RONRONNEMENT DU DEMOCRATISME BOURGEOIS ET PETIT-BOURGEOIS

La lâche fuite en cours du patron de presse Madiambal Diagne abandonnant aux mains de la justice ses associés que sont son épouse, ses deux enfants et son marabout personnel, loin de constituer « un pied de nez » à l’endroit des autorités du pays, illustre plutôt l’hypocrisie et la fourberie de nombre d’acteurs de « la société civile et politique » sénégalaise.  Le sieur Madiambal, à la suite d’une notification d’interdiction de sortie du territoire national, a choisi de ne pas déférer à une convocation de la Division des Investigations Criminelles (DIC), liée selon des informations rendues publiques, à un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) l’impliquant, lui et ses proches, dans une opération immobilière suspecte d'un montant de 21 milliards de FCFA. Le Pôle Judiciaire Financier a lancé contre lui un mandat d’arrêt international.

La démocratie, comme le nom l’indique, c’est le pouvoir du peuple. PASTEF, que personne ne s’y trompe, a accédé au pouvoir non pas essentiellement grâce aux vertus du prétendu « modèle démocratique sénégalais », mais bien d’abord et avant tout en misant sur l’adhésion, l’organisation, la mobilisation et la lutte des masses populaires des villes et des campagnes de notre pays : c’est aussi sur ces mêmes « armes miraculeuses » que PASTEF devra s’appuyer pour réussir sa mission dans le nouveau contexte, mutatis mutandis, de l’exercice du pouvoir d’Etat au Sénégal. « La révolution n'est pas un diner de gala », enseigne le président Mao. Cette vérité, les dirigeants, responsables, militants ou simples citoyens sympathisants de PASTEF l’ont vécue dans leur chair et dans leur sang, au prix de sacrifices inouïs faits de complots sordides subis, de violences, d‘emprisonnements, de tortures et de pertes de vies humaines.

Quelque 18 mois après la victoire de la révolution le 24 mars 2024, la nouvelle opposition milliardaire, les tenants du système déchu veulent se voir servir sur un plateau d’argent un illusoire retour au pouvoir !  Ils continuent d’infester   les moindres pores du régime en place, jusque-s-y compris dans ses sphères les plus hautes, ce qui n’est du reste ni un secret ni une singularité sénégalaise, mais plutôt un phénomène habituel inscrit dans le cours de la lutte des classes rythmant la marche des nations. L’affaire Madiambal est assez édifiante : quand l’autorité emprunte les escaliers des voies de droit, les brigands de la République drapés de peaux de chèvres, s’engouffrent dans les ascenseurs pour mûrir leurs plans cyniques et mieux planter leurs couteaux sur le dos du peuple meurtri ! Avant Madiambal, d’autres dignitaires de l’ancien régime s’étaient débrouillés pour prendre la poudre d’escampette : MM.  Doudou Ka, Mame Mbaye Niang, Mamour Diallo et tutti quanti. Partout dans le monde, l’Etat et la démocratie servent ouvertement ou non, les intérêts ou de la minorité des possédants exploiteurs ou au contraire, ceux de la majorité des masses populaires spoliées, exploitées, appauvries, abusées et méprisées. L‘actuel président américain, Donald Trump, en fournit une parfaite et brutale illustration, poussée jusqu’à la fascisante caricature.

Telle est la vérité des faits qu’aucun mackyllage ne saurait effacer, « dette cachée ou inscription erronée», peu importe. Les adeptes de la démocratie néocoloniale de chez nous, pour freiner ou endiguer la marche en avant de la révolution du 24 mars, s’emploient systématiquement à lancer en chœur leurs litanies effrayées contre « les dérives autoritaires, la justice des vainqueurs, la volonté d‘étouffer toute voix discordante, l’acharnement politique et la dictature du Parti-Etat pastéfien », et j’en passe, paravent derrière lequel ils espèrent s’abriter pour continuer à débiter impunément, sous couvert de liberté d’opinion ou d’expression,    leurs diffamations, injures nauséabondes et autres manœuvres de désinformation. Mais peuvent-ils seulement nous citer un seul exemple au monde de pays qui pratique « la justice des vaincus » ou qui confie la direction politique de l’Etat au parti défait à la suite de l’expression libre et claire de la volonté du peuple ? Ce peuple, dans notre pays, souffre et il a bien hâte de sortir du gouffre. La question n’est pas tant la difficile situation économique, financière et sociale actuelle, mais plutôt quelle est la source de ce fléau et comment s’en débarrasser dans les meilleures conditions et les plus brefs délais. Avec la conscience nette en même temps de la lourdeur de la tâche, qui demande patience, travail, endurance et sacrifice pour bâtir ce Sénégal souverain, juste et prospère dans une Afrique unie, libre et de progrès auxquels nous aspirons tous et toutes. Accélérer le pas est donc une exigence populaire largement partagée.

Alors au pas de charge Institutions nationales investies de responsabilités à assumer au nom du peuple souverain ! Au pas de charge pour la reddition des comptes, sur le double registre des crimes de sang et des crimes financiers ! Malgré naturellement les cris d’orfraie des vandales au cœur du pillage de la République, de leur patron en particulier, qui a le temps et le toupet de parader de- ci de là aux frais du contribuable sénégalais ! Et qui en plus, ose parler de vendetta ou de représailles ! Mais le peuple n'a pas la mémoire courte et Son Excellence ne perd rien pour attendre de répondre de ses crimes devant la Haute Cour de Justice ! Oui, pour le salut du Sénégal aujourd’hui et demain, quels que soient leurs rangs ou leurs titres, tous les voleurs de la République doivent rendre gorge, tous les criminels de sang doivent être châtiés de façon exemplaire, comme tout Chef d’Etat coupable de haute trahison doit rigoureusement répondre de ses actes devant la Justice et devant le Peuple.

Devrons-nous d’ailleurs continuer de brandir le principe de la « présomption d’innocence », au risque de laisser le loisir aux criminels endimanchés de mûrir plus ou moins tranquillement leurs sombres desseins et autres plans sordides ? N’y a-t-il pas lieu de mieux circonscrire le concept ou même véritablement de changer de paradigme ? En vérité, c’est bien parce qu’un justiciable X est présumé coupable que par exemple, une interdiction de sortie du territoire est établie et servie à son encontre, même s’il reste simplement « présumé », c’est-à-dire supposé être coupable, en attendant d’être déclaré définitivement ou coupable ou innocent, au terme d’une décision définitive de justice. Choisir entre « présumé innocent » ou « présumé coupable », n’est guère innocent dans le fond. Les réalités et la vérité de la lutte ouverte des classes en cours dans notre pays militent pour un changement opportun de paradigme. Il s’agit ce faisant, de rompre efficacement avec le ronronnement démobilisateur du démocratisme bourgeois et petit-bourgeois, tunnel sans issue dans lequel veulent nous enfermer tous les criminels sommés hic et nunc de rendre compte de leur gestion calamiteuse des affaires du pays. Des procédures d’urgence ouvertes devant la justice, doivent permettre de procéder à temps,

à tous les niveaux requis, à la confiscation, à la saisie ou à la mise sous scellé des biens, comptes bancaires et patrimoines des délinquants de la République poursuivis ou identifiés, au retrait de leurs passeports, à la suspendre de tous avantages et privilèges accordés, autant de mesures conservatoires, entre autres, destinées à amener les malfaiteurs à cesser leur wiiri-wiiri trompeur,  afin que soit rendu à César ce qui appartient à César et que les vaches soient bien gardées contre tous les bukki qui rodent. L’adage ne dit-il pas qu’il vaut mieux prévenir que guérir ? A bon entendeur, salut !

Dakar, le 02 octobre 2025

Madieye Mbodj, vice-président de Pastef- Les Patriotes

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