Togo - Quand le foncier devient l’arme discrète d’un pouvoir en recomposition
Après des décennies de laisser-faire, spoliations diverses, instrumentalisation de la justice au service des plus forts, souvent ses affidés, le gouvernement du « nouveau » Togo fait mine de s’intéresser au foncier. La grâce d’un improbable accès de fibre sociale ? Supputant que la question foncière se transforme en « serpent de mer », Madi Djabakate, décrypte les ressorts cachés de la démarche.
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Togo, Litiges fonciers, Décision d'une ordonnance de justice inscrite à la peinture sur le mur d'une propriété à Lomé
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TOGO : QUAND LE FONCIER DEVIENT L’ARME DISCRETE D’UN POUVOIR EN RECOMPOSITION
Alors que le gouvernement relance avec brusquerie la question des occupations « irrégulières », une mauvaise politique foncière longtemps contenue éclate au grand jour. Présentée comme une opération de modernisation et de justice sociale, cette offensive soulève de profondes interrogations : entre vitrine réformiste destinée aux bailleurs et outil de contrôle politique local, le foncier apparaît désormais comme un levier central de l’architecture du pouvoir togolais. Dans un pays où chaque parcelle raconte une histoire familiale et chaque titre renferme une bataille juridique ou une arnaque juridique, l’État joue une partie risquée, sur un terrain où la moindre étincelle pourrait provoquer une déflagration sociale.
UN VOLCAN QUE L’ON CROYAIT ENDORMI
Derrière les annonces « d’occupation illégale » et les discours de modernisation cadastrale, un terrain politique instable se dessine. Dans un pays où l’incertitude juridique, la pauvreté urbaine et la précarité administrative forment depuis des décennies un terreau inflammable, le foncier n’est plus seulement un enjeu technique : il devient une ressource politique, un instrument de gestion sociale, voire un outil de contrôle.
Observer cette crise exige de tenir une ligne d’équilibre : celle d’un analyste lucide, mais aussi celle d’un citoyen conscient de la nécessité d’un État fort, équitable, et responsable : un « bon père de famille » capable de protéger sans opprimer. L’exercice impose de voir à la fois les dérives du système et les fragilités de la société qu’il administre.
LE TIMING D’UNE CRISE QUI N’A RIEN D’UN HASARD
L’apparente improvisation qui entoure la gestion actuelle des occupations dites « irrégulières » laisse planer un doute sérieux : pourquoi cette sévérité soudaine, après des décennies de tolérance et de laxisme administratif ?
La réponse réside autant dans la politique intérieure que dans les signaux envoyés à l’international. Sans communication officielle, le pouvoir laisse filtrer, par petites touches, une lecture orientée de la crise : les occupants seraient seuls responsables de leur situation ; l’État serait victime de son passé de bienveillance ; et toute contestation relèverait de la manipulation politique ou de la désinformation.
EN D’AUTRES TERMES, LE GOUVERNEMENT CONTROLE LE RECIT AVANT DE CONTROLER LE TERRITOIRE.
Pour un régime habitué à maîtriser les tempos politiques, ce réveil brutal de l’État sur un dossier aussi explosif ne peut être dissocié d’un calcul stratégique : détourner l’attention au moment où la Vᵉ République cherche encore sa légitimité et où la réforme constitutionnelle reste contestée. Créer une crise pour en masquer une autre : une mécanique bleue bien huilée.
UN INSTRUMENT UTILE FACE AU FMI, AUX INVESTISSEURS ET AUX BAILLEURS
Dans les cercles de négociation internationale, le foncier est un élément central : sécurité des titres, transparence cadastrale, urbanisation maîtrisée… En mettant en avant une volonté de réforme, même partielle, le gouvernement peut : rassurer les investisseurs étrangers qui exigent des garanties foncières ; attirer les bailleurs autour de projets urbains ; et mobiliser des fonds pour des programmes d’habitat ou de cartographie.
La crise devient alors une vitrine réformiste. Là où l’opposition voit une mauvaise gouvernance, les partenaires internationaux voient une tentative de modernisation. Ce double récit est une arme diplomatique, maîtrisée depuis longtemps par le système Faure.
L’INSECURITE FONCIERE COMME OUTIL DE CONTROLE SOCIAL ET POLITIQUE
La vérité, plus prosaïque, est que le système Faure semble utiliser cette crise comme un instrument de gestion politique indirecte. En retardant les procédures, en multipliant les zones grises, en maintenant la confusion entre titres réguliers et arrêtés douteux, le gouvernement laisse planer une épée de Damoclès au-dessus de milliers de ménages.
Dans certaines communes stratégiques longtemps considérées comme « fiefs de l’opposition » et désormais sous contrôle du parti UNIR, la régularisation devient un acte politique. Ainsi naît le scénario que beaucoup redoutent : lancer une « opération de régularisation exceptionnelle » ; traiter les dossiers au cas par cas ; expulser les populations autochtones devenues marginales et les allogènes les plus marginaux ; et récompenser une partie de la population autochtone pour consolider la loyauté locale.
Le pouvoir apparaît alors comme humain, social, protecteur des pauvres… tout en renforçant discrètement son influence sur les territoires les plus sensibles. Car derrière la compassion affichée, une vérité demeure : l’État a, pendant des décennies, exproprié des communautés hôtes sans compensation juste. Le discours actuel occulte volontairement ce passif pour présenter la crise comme un problème provoqué par les citoyens et non par les structures étatiques.
UNE CRISE COMME DIVERSION ET COMME LEVIER D’AUTORITE
Dans un contexte politique tendu (adoption controversée de la Vᵉ République, recomposition institutionnelle, fatigue sociale) le foncier peut servir de diversion. Il crée un sujet qui occupe l’opinion, fragmente les contestations et déplace le débat loin du terrain constitutionnel.
Mais la crise sert aussi un autre objectif : renforcer l’autorité de l’État. Un gouvernement affaibli politiquement peut être tenté de rappeler, par une démonstration de puissance, que le monopole de la force et de la propriété ultime des terres reste entre ses mains. La régularisation sélective permet de consolider des clientèles, d’en neutraliser d’autres, et de se présenter comme l’arbitre ultime du territoire.
LES RISQUES POLITIQUES : UN CALCUL PLUS FRAGILE QU’IL N’Y PARAIT
Derrière cette stratégie se cachent plusieurs risques majeurs pour le pouvoir. J’en dénote au moins quatre après analyse :
1. RISQUE D’EMBRASEMENT SOCIAL
Le foncier touche à l’identité, à la mémoire familiale, à l’héritage. Une famille expulsée n’oublie jamais. Une communauté déplacée ne pardonne pas facilement. Jusqu’à ce jour les gens expulsés de Lomé 2 n’acceptent pas.
2. RISQUE DE FRACTURE POLITIQUE AU NIVEAU LOCAL
La régularisation sélective peut produire l’effet inverse de celui recherché : des élus locaux discrédités, des chefs traditionnels marginalisés, des tensions intercommunautaires exacerbées. Ne voyons pas seulement le foncier à Lomé et sa banlieue mais dans tout le pays.
3. RISQUE D’IMAGE INTERNATIONALE
La stratégie de vitrines réformistes peut s’effondrer si les expulsions deviennent massives ou violentes. Les bailleurs n’aiment pas les crises qui dérapent. Déjà que l’on veut faire passer le FMI comme l’ordonnateur de la hausse du coût de l’électricité et des taxes. En ces moments où souffle un vent de panafricanisme de contrebande tout le monde est prudent. On arrive à oublier que ce sont nos gouvernements qui vont s’endetter et utilisent mal l’argent
4. RISQUE INSTITUTIONNEL
Une gestion foncière opaque fragilise l’État de droit et creuse le fossé entre population et institutions. Un danger sérieux pour un régime toujours contesté sur sa légitimité et depuis peu sur sa légalité.
SCENARIOS POSSIBLES DANS LES MOIS A VENIR
Plusieurs trajectoires semblent plausibles mais nous nous limiterons à quatre :
SCENARIO 1 : Régularisation sélective et stabilisation temporaire (le plus probable)
Opération calibrée, expulsions limitées, communication positive, soutien des bailleurs. Le pouvoir contrôle la crise… sans la résoudre.
SCENARIO 2 : Durcissement et tensions locales
Expulsions plus larges, résistances communautaires, incidents sporadiques. Le pouvoir maintient la ligne dure pour asseoir son autorité, mais le coût politique s’élève.
SCENARIO 3 : Retrait stratégique
Face aux risques, l’État suspend ou ralentit les opérations. La crise reste sous le tapis, en attente du prochain cycle électoral qui aboutit au renversement du système presque soixantenaire.
SCENARIO 4 : Crise nationale ouverte (moins probable mais possible)
Multiplication des contestations, règne de la peur foncière, perte d’image internationale. Un scénario que tout « bon gouvernant » chercherait à éviter.
UN DERNIER MOT EN PRELUDE AU DEBUT DU COMMENCEMENT
Dans un système où le foncier représente à la fois richesse, pouvoir et identité, la gestion ou la non-gestion du désordre foncier est une stratégie en soi.
La crise actuelle révèle moins un élan de réforme qu’une tentative de recomposition politique, dans un contexte où chaque parcelle, chaque titre, chaque expulsion peut devenir un acte de gouvernement.
Le foncier est une bombe. Le pouvoir pense la contrôler. Mais il suffit d’une étincelle pour que le terrain politique s’embrase.
Il peut arriver, face au désordre foncier actuel, d’être perçu comme l’un de ces auditeurs internes qui semblent prendre un certain plaisir à repérer les failles, les contradictions et les irrégularités d’un système. Je comprends cette perception : analyser, disséquer, dévoiler les angles morts peut donner l’impression d’une forme de satisfaction intellectuelle. Mais qu’on ne s’y trompe pas : je ne me réjouis en rien du faux pas du gouvernement, ni du chaos qu’il révèle. Le sujet est trop grave, trop humain, trop chargé de conséquences pour se prêter à quelque jubilation que ce soit.
Si je mets en lumière les zones d’ombre, ce n’est pas pour pointer du doigt ou nourrir une polémique gratuite, mais parce que chaque incohérence relevée est, à mes yeux, une alerte. Une invitation à corriger, à clarifier, à réformer un secteur qui engage la stabilité de milliers de familles et la crédibilité de l’État. Ma motivation ne vient pas des erreurs du pouvoir soixantenaire, mais de la nécessité de bâtir un système foncier juste, transparent et prévisible. Car dans ce domaine plus qu’ailleurs, révéler les failles n’est pas un exercice de critique : c’est un acte de responsabilité.
24 Novembre 2025
Madi Djabakate
(Papa Khadidja)
Citoyen Engagé pour un Comportement Éthique et un Leadership Moral au Togo
***
TOGO : ARTICLES DE PRESSE CONSACRES AUX LITIGES FONCIERS (Liste non exhaustive)
D’innombrables articles de presse consacrés aux litiges fonciers ces cinq dernières années témoignent de la récurrence et de l’importance du problème au Togo. Ils confirment le constat de laxisme de part du gouvernement et de l’autorité politique, le règne de l’injustice, l’implication des institutions notamment la justice dans le déni de droit et la pratique le clientélisme très majoritairement en faveur des puissants et des affidés du régime.
A Agbélouvé dans la commune de Zio 2, au Sud Togo, un litige foncier tranché par des jugements et une décision de la Cour suprême continuent toujours par être bafoués, ignorés et remis en cause par certaines personnes, qui par leurs actes et interventions, se hissent au-dessus des lois et juridictions compétentes du pays.
Au Togo, les litiges fonciers sont devenus monnaie courante. Le phénomène prend des proportions inquiétantes. Surtout quand des personnes n’ayant vraisemblablement aucun droit de propriété sur des terres se prévalent de leur appartenance aux forces armées togolaises pour s’en accaparer. C’est ce qui se passe actuellement à Adétikopé-Tonoukouti, une localité située à 15 km du centre-ville au nord de Lomé.
Le 14 avril dernier, cela faisait 19 ans qu’un procès-verbal de conciliation a été signé entre les protagonistes au village de Kossi-Agbavi concernant la propriété foncière de la localité et le patronyme Kossi-Agbavi. Aux termes de ce procès-verbal, le sieur Kouleahano Amémélio Koffi et les autres membres de la famille Abotchi se sont engagés à ne plus s’immiscer dans le reste des parcelles de terrain appartenant à la collectivité Kossi-Agbavi.
Le plus vieux litige foncier d’Akato (Golfe 7) impliquant la collectivité Massémé n’est pas près de connaitre une fin. Livrée à elle-même dans la lutte contre « les pirates fonciers », l’entité en horde de bataille alerte désormais sur une situation qui est en train de virer en un drame sans précédent.
« Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir » (Jean Jacques Rousseau). Que ce soit dans les agglomérations ou aux périphéries des villes togolaises, nombreux sont les citoyens victimes soit de la voracité de juges sans moral ni conscience, ou alors du silence destructeur de l’Etat togolais lui-même.
Que ce soit dans les agglomérations ou aux périphéries des villes togolaises, nombreux sont les citoyens victimes soit de la voracité de juges sans moral ni conscience, ou alors du silence destructeur de l’Etat togolais lui-même.
Vendredi dernier, la localité de Badja-Agoudja a été ameutée par un incident qui rappelle l’insécurité qui règne dans le pays. Alors qu’il s’est rendu dans son champ, le sieur Yao Nomenyo a été victime d’une tentative d’assassinat par des hommes armés de machettes. D’après les informations, ce n’est pas la première fois qu’on attente à sa vie. Le 23 mars 2015, alors qu’il s’était rendu dans son champ, il a été violenté. Sa main gauche a été amputée. « C’est au même endroit qu’on a tenté de me tuer », raconte-t-il.
Le litige foncier opposant la collectivité Massémé à celle d’Avoussou dans le village d’Akato, un conflit, vieux de plus de 30 ans connait désormais une autre phase. C’est ce qu’a fait savoir l’ancien ministre de l’intérieur du gouvernement Koffigoh, Kokouvi Massémé lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 09 septembre 2022.
Double vente, harcèlement, intimidation…Ces mots sont ceux désignés par dame Vicentia Abra Ayissou, qui a été vraisemblablement victime des subterfuges de la collectivité Fianyo. Un litige foncier en cours dans la localité d’Adétikopé au lieudit Tonoukouti (préfecture du Golfe).
Au Togo, c’est la loi du plus fort qui caractérise les litiges fonciers. Un rapport de force inégale qui fait des moins nantis, de parfaites proies. Le comble, c’est l’implication de certaines autorités qui prennent fait et cause pour un parti, dans une défiance ouverte de la justice.
153 hectares. C’est la totalité de la superficie du terrain que revendique la collectivité dénommée Tchakan, qui est visiblement pris dans étau dans un litige foncier avec d’autres collectivités frères. Devant la presse lundi, les Tchakan ont vivement protesté contre l’injustice dont ils sont victimes et exigent l’intervention des autorités judiciaires compétentes.
Depuis l’article sur un abus de confiance dont se sont rendu coupables un député et un avocat du barreau, on apprend que la victime serait face à une forme d’immobilisme difficilement compréhensible. Au point que deux plaintes ont atterri sur le bureau d’un juge d’instruction et du Bâtonnier de l’ordre des avocats. Reste à savoir combien de temps prendra encore cette affaire pour être réglée ; avec les intérêts dus aux tribulations inhérentes qui sont le fait des auteurs de l’abus.
Le Mouvement Martin Luther King (MMLK) se ligue contre ces imposteurs qui s’accaparent des terres dans le cadre d’un litige foncier. Par communiqué en date du 1er juin 2022, le mouvement a interpellé les gouvernants sur le phénomène. Aussi, les victimes sont invités à se manifester auprès des organisations de défense des droits de l’Homme.
« La situation à Aflao ou Akato est une bombe à retardement. La situation est chaotique et le problème s’aggrave sous le regard des autorités compétentes », a déploré la collectictivté Massémé dans le cadre du litige foncier qui les oppose aux Avoussou.
Les juges, dans notre pays le Togo, sont quasiment submergés par ces lourds différends qui opposent les communautés, les collectivités ou les individus à cause notamment du foncier un peu partout dans les grandes et principales villes du territoire national.
Une vente de terrain qui tourne en abus de confiance par un député béninois ayant des biens au Togo, un juge qui se laisse influencer par le président de la cour constitutionnelle, un avocat qui encaisse près de 20 millions depuis 6 mois et refuse obstinément de reverser l’argent à l’ayant-droit. Grugé dans une opération d’achat de terrain, un citoyen togolais a perdu le sommeil parce que tourné en bourrique.
« Le problème (foncier) prend de plus en plus d’ampleur, surtout dans la gestion des affaires foncières. Il n’y a pas de jours où ne défraient des scandales des affaires foncières », avait fait constater le président de la Coûr suprême, Abdoulaye Yaya.
A plus de 100 km au nord de Lomé, les populations du village de Lalekpe (Notsè – Dalia Bégbé) vivent un drame. Principalement allogènes, Kabyè pour la plupart, ces derniers se voient morceler sous leurs pieds, leurs terres sous le regard impuissant des autorités locales. Et tous pointent du doigt un seul homme : le chef du village nommé Pierre Yao Kétika qui, perché sur son trône, assujettit toute forme d’opposition à sa volonté.
La récurrence des litiges fonciers au Togo interpelle l’Office togolais des recettes (OTR). L’institution a lancé à cet effet, une campagne d’enquête foncière, couplée de la géo-référenciation des anciens titres fonciers.
Un Conseil Consultatif Foncier est désormais dans le tuyau du gouvernement togolais. Le Conseil des ministres du lundi 07 février, format villégiature à Kara, en a parlé. Selon le ministre de la Communication et des Médias, Prof Akodah Ayewouadan, la nouvelle institution, prévue par le nouveau code foncier et domanial en vigueur depuis 2018, sera un cadre de concertations réunissant toutes les parties prenantes autour du foncier dans le pays.
La semaine dernière à Kara, les ministres du gouvernement togolais se sont réunis en conseil. Au menu était inscrit entre autres, un projet de décret portant création d’un conseil consultatif foncier.
Les populations d’Akato-Viépé Netikopé dans la Commune Golfe 7 n’en peuvent plus. Depuis trois ans, elles font l’objet d’agressions physiques et de vol de leurs terrains par un réseau mafieux de gros bras et de faux mandataires qui sèment la désolation dans le quartier.
Le 12 janvier 2022, le tribunal de première instance de Lomé, vidant un délibéré dans une affaire, a rendu une décision dont le dispositif crée une situation nouvelle avec des droits nouveaux à une partie et des préjudices à une autre. Serait-on en face du faux en écritures publiques ?
Le 12 janvier 2022, le tribunal de première instance de Lomé, vidant un délibéré dans une affaire, a rendu une décision dont le dispositif crée une situation nouvelle avec des droits nouveaux à une partie et des préjudices à une autre. Serait-on en face du faux en écritures publiques ?
Les phraséologies –pour emprunter les propres termes du ministre de la Justice Pius Agbetomey- ne doivent plus détourner les regards de l’essentiel au sein du corps judiciaire. Les litiges fonciers ont toujours existé et existeront toujours.
La localité d’Akato (commune du Golfe 7) risque de devenir un brasier dans les prochains jours. Il y a de l’électricité dans l’air et les populations ont le cœur dans la main. En cause, l’affaire opposant la collectivité Massémé à celle d’Avoussou dans le cadre d’un litige foncier, laisse présager des jours sombres dans cette contrée du pays.
La situation à Gbamakopé dans le canton de Djagblé préoccupe plus d’un. Les acteurs de la société civile et autres responsables des associations ne comprennent pas pourquoi les travaux d’expulsions continuent dans cette zone malgré la décision du président de la cour suprême du Togo à ce sujet. C’est le cas de l’Organisation d’Intermédiation, d’Observation et de Promotion de la Paix (OIOPP). A travers un communiqué en date de ce dimanche 31 octobre 2021, le premier responsable de l’OIOPP demande à Abdoulaye yaya, président de cour suprême de tout faire pour que la situation qui prévaut actuellement à Gbamakopé et ce, depuis un moment puisse cesser. Lecture…
Après le réquisitoire du président de la Cour suprême dressé contre les magistrats, c’est au tour du ministre de la Justice de sonner certains juges d’arrêter certaines pratiques aux conséquences lourdes. En effet, au Togo, certains présidents des Cours d’appel et des tribunaux de première instance signent des ordonnances à pied de requête portant cessation de travaux, ouverture de porte ou même expulsion contre des personnes non dénommées laissant le soin au requérant de déterminer son ou ses adversaires ou les immeubles objets du litige en cours. Dans une note circulaire en date du 14 octobre 2021, Pius Agbetomey, demande à ces juges d’arrêter cette « dérive » qui créée « le désarroi chez les acquéreurs de terrain.
Au Togo, le problème foncier est une véritable plaie. Jeudi dernier, lors d’une rencontre avec la presse, le président de la Cour Suprême Abdoulaye Yaya est revenu sur le sujet. Il a révélé les rôles sombres que jouent certains magistrats et auxiliaires de justice dans les litiges fonciers.
Depuis vendredi, une affaire de bail de terrains à Togblékopé, dans la préfecture d’Agoè-Nyivi, défraie la chronique. Un certain Nicolas Kokouvi Kpodo qui accuse les membres de sa propre collectivité d’avoir baillé « frauduleusement » 50 hectares de leur terrain à un « Libanais » Al Keedy Habib pour 40 ans. Le sieur Nicolas Kpodo a même cité l’ex-député Dra Kossi Séverin et le chef canton de Togblékopé Togbui Victor Hola Kpodo Dra IV comme étant les principaux cerveaux de ce « bradage » du patrimoine familial. Seulement, les choses ne sont pas passées comme M. Kokouvi Kpodo voulait faire croire à l’opinion.
Togbui Komahé-Sessi James Koami III n’est plus le chef traditionnel du village de Nimanya dans le canton d’Agbodrafo, dans la préfecture des Lacs. Il a été suspendu pour six mois.
Cela plusieurs années que les acquéreurs de terres au sein de village Gbamakopé sont pris en étau dans un litige foncier entre la collectivité Gbama et Kpassra. Aujourd’hui, le feuilleton connait un nouvel épisode avec la mise à nu de faux mandataires de la collectivité Kpassra qui font la loi et créent une psychose chez les habitants.