TOGO–À propos des « intellectuels tarés » liés au coup d’État constitutionnel de 2024
Le professeur Ayayi Togoata APÉDO-AMAH, en regard des réactions qui alimentent les forums sur les réseaux sociaux à propos du récent coup d’État constitutionnel, attire l’attention recadre l’usage erroné de certains qualificatifs attribués à ceux qui ont ourdi le complot contre la République togolaise.
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Le professeur Ayayi Togoata APEDO-AMAH
À PROPOS DES "INTELLECTUELS" TARÉS LIÉS AU COUP D'ÉTAT CONSTITUTIONNEL D'AVRIL 2024
Suite au énième coup d'État institutionnel perpétré par la dictature militaire et monarchique des Gnassingbé, dont la dernière plaisanterie de mauvais goût a consisté à sortir une nouvelle constitution d'un chapeau comme un mauvais magicien, la toile est remplie, au sujet des complices de cette odieuse mascarade, de l'expression « intellectuels tarés ».
Ces individus sont-ils des intellectuels ? La réponse est catégoriquement non, sans la moindre hésitation. Sont-ils tarés ? Je ne saurais le dire, mais à chacun son opinion.
Attribuer le vocable d'intello à n'importe qui, c'est une erreur. Il s'agit d'une expression popularisée par le dictateur militaire béninois Mathieu Kérékou, lui-même semi-analphabète et pas très éclairé, qui qualifiait ainsi ses opposants. Confondant naïvement diplômé et intellectuel, il a dit une connerie. Quel est donc le terme idoine ? Il s'agit tout simplement de vulgaires diplômés universitaires comme il y en a des centaines de milliers dans notre pays. Ce n'est pas une denrée rare ; ça court les rues. C'est donc dire que le diplômé peut être taré ; mais pas l'intellectuel.
Si des gens pourfendent des ennemis du peuple en les qualifiant de « tarés », qu'ils évitent le contresens qui consiste à mettre côte à côte les deux vocables contradictoires que sont intellectuel et taré.
Pour résumer sommairement, l'intellectuel est reconnu par son intelligence, sa capacité d'analyse, sa culture, sa vision. C'est aussi un leader d'opinion reconnu comme tel.
Qualifier des médiocres d'intellectuels, c'est leur faire trop d'honneur. Ils ne retiendront que le nom pour s'en glorifier ; pas l'adjectif. Leurs œuvres parlent pour eux ; pas besoin de faire une campagne électorale qu'ils ont déjà perdue d'avance dans l'opinion. Les Togolais manquent de tout. Heureux sont ceux qui arrivent à s'offrir un repas par jour. L'école est par terre. Le chômage règne en couple avec la misère. La mauvaise gouvernance génère une médiocratie tapageuse. Les droits de l'homme sont piétinés. La corruption et l'impunité forment un duo obscène. L'électricité, cette énergie indispensable au développement, nous est servie avec parcimonie.
Des citoyens togolais qui ont 60 ans aujourd'hui, en 2024, et sont grands-parents, n'ont pas connu d'autres présidents que les Gnassingbé qui totalisent 57 ans de règne illégitime dans un pays sinistré.
Décidément, au Togo, on ne change pas une équipe qui perd.
Ayayi Togoata APÉDO-AMAH
25 avril 2024
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