INTRODUCTION : USURPATION DU POUVOIR DU PEUPLE TOGOLAIS
LE PEUPLE TOGOLAIS, OTAGE DU SYSTÈME GNASSINGBÉ
IMPOSSIBLE PARALYSIE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE INDÉPENDANTE
LA TOXICITÉ D’UNE PRÉDATION ORGANISÉE PAR UN GROUPE CLANIQUE
LE PEUPLE TOGOLAIS EST VIVANT : PRIVILÉGIER LES ACTIONS COLLECTIVES
LA RUPTURE AVEC L’ARBITRAIRE : METTRE FIN À L’HUMILIATION DU PEUPLE TOGOLAIS
LA LÉGITIMITÉ DÉMOCRATIQUE PASSE PAR LA VÉRITÉ DES URNES
ENGAGEMENT DU PEUPLE TOGOLAIS SUR DES VALEURS AFRICAINES
LE PRÉSIDENT BIO DE SIERRA LEONE OU L’ÉTHIQUE À LA TÊTE DE LA CEDEAO : UNE CHANCE POUR LE PEUPLE TOGOLAIS
RECOMMANDATIONS DE RCDTI ET DE CVU-TOGO-DIASPORA : LES SEPT (7) PREMIÈRES MESURES DE LA TRANSITION DE L’APRÈS SYSTÈME GNASSINGBÉ
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1- INTRODUCTION : USURPATION DU POUVOIR DU PEUPLE TOGOLAIS
Quand un régime usurpe la souveraineté populaire, le Peuple a le devoir de faire valoir le respect de son droit à l’autodétermination. Ce pouvoir, confisqué par une minorité au service de ses intérêts personnels et d’intérêts étrangers, a trahi le Peuple togolais et la nation tout entière. Il est utile de rappeler que ce pouvoir est la conséquence d’un coup d’État sanglant en 2005 soldé par plusieurs centaines de morts, donc en toute illégalité pour ce qui est du respect de la Constitution de 1992.
Malgré les nombreuses modifications unilatérales de la Constitution qui s’en sont suivi, et les 28 vrais « faux » dialogues de réconciliation, le clan usurpateur s’est transformé en « système Gnassingbé » pour s’éterniser au pouvoir. Après avoir épuisé toutes les possibilités de contournement des dispositions constitutionnelles en matière de limitation des mandats présidentiels, l’astuce a consisté à ne plus faire d’élection présidentielle obligeant à élire un Président de la République au suffrage universel. En avril 2024, même cette procédure de passage en force, unilatérale et en catimini, qui a transformé le Togo de la 4e République à la 5e République, est entachée d’illégalité.
Une décision de la Cour de justice de la CEDEAO est attendue sur ce point précis suite à la plainte déposée par CVU-Togo-Diaspora et Consorts. Il s’agit de démontrer l’illégalité et l’anticonstitutionnalité de l’Etat Gnassingbé.
2- LE PEUPLE TOGOLAIS, OTAGE DU SYSTÈME GNASSINGBÉ
Au-delà du pouvoir Gnassingbé fonctionnant depuis des décennies sur une base illégitime et anticonstitutionnelle, c’est le sort réservé à la grande majorité du Peuple togolais notamment les conditions de précarité du plus grand nombre qui n’est plus acceptable et occasionne des initiatives spontanées de rejet total du système. En fait, le Peuple togolais est mis sous tutelle forcée dans son propre pays.
Les élections n’aboutissent de manière récurrente et organisée qu’à proclamer scrutin après scrutin la contre-vérité des urnes et institutionnalisent des hold-up électoraux à répétition à l’échelle nationale. Cela a pour conséquence une véritable captation despotique et arbitraire par une minorité de la volonté collective et des biens communs du Peuple togolais. Cette confiscation de la vérité des urnes quand il ne s’agit souvent que d’une inversion des résultats s’apparente systématiquement à une démocratie falsifiée et travestie.
Sur le terrain, c’est la privation systémique du choix et du libre arbitre citoyen qu’une partie des militaires fonctionnant comme des mercenaires du système Gnassingbé contribue à perpétuer, non sans l’appui tacite et appuyé de puissances extérieures. De fait, tous les postes décisionnels dans le secteur public, mais de plus en plus dans le secteur privé, font l’objet d’un contrôle, autrement dit un verrouillage centralisé des leviers de décision au profit des intérêts du système pyramidal Gnassingbé.
3- IMPOSSIBLE PARALYSIE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE INDÉPENDANTE
Il ne faut donc pas s’étonner que la contrepartie d’un tel système d’abus de pouvoir et d’instrumentalisation du droit au profit d’un clan, conduise à une paralysie orchestrée des contre-pouvoirs. Les contre-pouvoirs indépendants sont en prison, sont morts, sont en exil ou alors finissent par être humiliés ou achetés. L’achat des consciences ne se fait plus à partir d’individus, mais de familles, voire de villages entiers. Des chefs de villages sont parachutés ici et là et font la pluie et le beau-temps, grâce à des distributions d’argent, ce qui transforme une partie importante des populations pauvres, surtout en zones rurales, en délateurs et quémandeurs. De fait, le système Gnassingbé fait perdre la dignité à chaque citoyenne et citoyen qui tente de rappeler les valeurs qui fondent le contrat social et le respect de l’humain.
Mais, ils sont nombreux, celles et ceux, qui font preuve d’héroïsme tous les jours que Dieu fait, face à ce système violent et arbitraire. Les cas récents du chanteur[i]« Aamron » et du poète[ii] « Affectio », embastillés, avec la libération de l’un et pas de l’autre, sans compter toutes celles et tous ceux qui croupissent encore, certains depuis des années, dans les geôles nauséabondes du pouvoir Gnassingbé, témoignent du peu de crédibilité de Faure Gnassingbé lorsqu’il se rend au Vatican pour être entendu par un Pape. En regard des préceptes religieux incarnés par le Pape, Faure Gnassingbé a atteint un niveau inégalable de « péchés » contre le Peuple togolais, que la validité de ses confessions ne peut se concevoir que publiquement et certainement pas dans le huis clos feutré du Vatican.
Les sociétés civiles togolaises indépendantes, y compris celles de la Diaspora, exigent des bilans indépendants de l’action de Faure Gnassingbé. Mais la vérité des comptes publics relève du « tabou » pour le système Gnassingbé. Malgré toutes les tentatives du pouvoir de faire taire la partie du Peuple togolais peu consciente des enjeux, il est devenu impossible de paralyser la totalité société civile indépendante.
4-LA TOXICITÉ D’UNE PRÉDATION ORGANISÉE PAR UN GROUPE CLANIQUE
La démocratie togolaise est devenue un vaste système « informatisé » mais sans contrôle de nomination d’affidés et de zélateurs. Le pays n’a plus de voix, ou plutôt la voix qui émane du pays par les dirigeants du système Gnassingbé sonne faux et ne reflète pas la réalité d’un Togo appauvri et profondément inégalitaire. Le Peuple subit un étouffement en règle qui neutralise totalement la souveraineté populaire, ce depuis le coup d’Etat du père Eyadéma Gnassingbé en 1967. C’est ainsi que depuis près de six (6) décennies, le Peuple togolais est pris en otage.
La réalité institutionnalisée est un tableau lugubre d’une prédation organisée par un groupe clanique qui oppresse paradoxalement les populations de son propre groupe clanique. Cela se traduit par :
le viol systématique de la vérité des urnes qui désigne des représentants politiques illégitimes et illégaux et entraine l’anticonstitutionnalité de l’Etat ;
l’asphyxie des libertés, des médias et un étranglement des droits les plus élémentaires ;
l’institutionnalisation de la peur et de la violence et l’instrumentalisation des détentions abusives et illégales
la relégation du Peuple à la contrainte du silence des cimetières.
Tout ceci se perpétue, sous les yeux d’une communauté dite « internationale » qui s’accommode d’un régime qui sert ses intérêts, et gouverne non pas pour le bien commun du Peuple togolais, mais pour la sauvegarde des intérêts d’un cercle restreint et souvent ésotérique, au service d’intérêts extérieurs. Cette oligarchie locale fonctionne sur les bases d’une gouvernance fondée sur la destruction et l’anéantissement de toutes alternatives politiques, économiques et sociales qui iraient contre ses intérêts bien compris.
Voici le triptyque toxique d’un régime Gnassingbé aux abois qui sait qu’il a perdu à tout jamais le soutien Peuple et pourrait perdre la partie des militaires-mercenaires qui le soutient encore :
La peur comme méthode ;
La censure comme doctrine ;
La violence comme réplique à toutes initiatives de contestation pacifique.
Or, lorsqu’on tire sur la liberté, on creuse sa propre chute.
5- LE PEUPLE TOGOLAIS EST VIVANT : PRIVILÉGIER LES ACTIONS COLLECTIVES
Tout pouvoir fondé sur la contre-vérité, celles des urnes et des comptes publics en particulier, sur la falsification du panafricanisme[iii] et du vivre-ensemble, ainsi que sur la soumission, finit toujours par tomber, paradoxalement à partir de son incapacité à surmonter ses propres contradictions et les humiliations internes au sein du « club » des affidés. Le système Gnassingbé « fils » ne fera pas exception même si la course du marathon démocratique est longue et semée d’imprévus.
Mais, le Peuple togolais, patient, est vivant et se lève pour stopper ce qui n’a jamais été acceptable au regard du droit international et des conventions et traités portant sur les droits humains.
L’histoire en marche est en train d’imprimer le destin du système Gnassingbé. Les thuriféraires de ce système ne pourront pas dire à la face du Peuple togolais qu’elles ou ils ne savaient pas. Bref, l’innocence les fuit au point que la justice de l’après-Faure Gnassingbé pourrait trouver les voies et moyens de les rattraper plus rapidement qu’ils ne pourraient penser.
Mais, pour que les nombreuses actions unitaires ou isolées et non coordonnées des citoyens togolais se cristallisent pour former la vague qui emportera le régime et le système Gnassingbé, il faut absolument que les valeurs éthiques soient respectées et fondent la démarche devant conduire Faure Gnassingbé à comprendre qu’il n’est plus un élément de la solution, mais l’épicentre du problème.
Or, pour vaincre un système dictatorial et un autocrate qui a peur du suffrage universel et surtout d’une certaine malédiction prononcée par Monseigneur Kpodzro selon laquelle il n’y aurait pas d’élection présidentielle au Togo avec un Président qui a usurpé le pouvoir, il faut nécessairement que le peuple togolais vivant, privilégie davantage les actions collectives basées plus sur la compétence et la structuration de l’avenir, que les histoires et les bisbilles qui font diversion et fragilisent la lutte pour la liberté du Peuple togolais.
6- LA RUPTURE AVEC L’ARBITRAIRE : METTRE FIN À L’HUMILIATION DU PEUPLE TOGOLAIS
Lorsqu’un régime s’arroge le droit de piétiner la volonté populaire, falsifie de manière récurrente les résultats des urnes, empêche la rue de s’exprimer et réprime systématiquement toute manifestation, musèle les médias et jusqu’à la pensée elle-même, il ne gouverne plus : il usurpe.
Ce pouvoir, désormais aux mains d’un clan retranché derrière le rempart de la force policière et militaire, n’œuvre plus pour le Peuple, mais pour ses propres privilèges et ceux de ses maîtres étrangers. Il instrumentalise la peur, dresse les citoyens les uns contre les autres, et transforme l’appareil d’État en outil de domination et de répression.
Les manifestations sont étouffées, les voix dissidentes traquées, emprisonnées ou contraintes à l’exil, les libertés assassinées. Le contrat social a été brisé, la souveraineté nationale, bradée.
Face à l’arbitraire institutionnalisé et à la prédation généralisée, qui peut encore au sein du Peuple togolais refuser la rupture avec un tel système d’humiliation de tout un chacun ? A part, une minorité qui profite encore, et ce pour un temps court, du système Gnassingbé sans penser à l’avenir de ses enfants et des familles au cours de la période de l’après Faure Gnassingbé !
7- LA LÉGITIMITÉ DÉMOCRATIQUE PASSE PAR LA VÉRITÉ DES URNES
Face à la négation flagrante du suffrage universel avec la proclamation illégale et inconstitutionnelle de la Constitution de la 5e République togolaise, le Peuple togolais assiste à une véritable confiscation unilatérale de la vérité des urnes. Cela s’accompagne de l’instauration d’un climat de répression généralisée contre les libertés fondamentales.
La criminalisation des manifestations pacifiques, l’interdiction arbitraire de tout débat contradictoire, la mise au pas des institutions et l’instrumentalisation des forces de sécurité ne peuvent constituer un mode de gouvernance tolérable.
Pire encore, cette dérive autoritaire s’est doublée d’un repli clanique, favorisant des cercles restreints au détriment de l’intérêt général. Les décisions stratégiques, souvent guidées par des intérêts étrangers opaques, compromettent gravement la souveraineté nationale, le vivre ensemble et la cohésion sociale.
La trahison du contrat social sur lequel reposait la Constitution de 1992, plébiscitée le 27 septembre 1992 par 97% des électeurs, n’est rien d’autre que la trahison et l’usurpation de la volonté et l’autodétermination du Peuple dans le choix de ses dirigeants. Or, cette appropriation unilatérale a fait perdre toute légitimité non seulement à Faure Gnassingbé, mais à tout son système et ses zélateurs. Il est temps de restaurer l’État de droit avec des institutions indépendantes, de rendre la parole au Peuple en offrant des pouvoirs et des contre-pouvoirs aux regroupements de la société civile et d’ouvrir la voie à une transition démocratique inclusive.
La légitimité démocratique qui passe par la vérité des urnes ne pourra se faire qu’une fois tournée la page Faure Gnassingbé et celle du « système politique des Gnassingbé ». A moins que ce dernier ne choisisse de démissionner, et s’il est courageux, de venir témoigner devant les tribunaux d’un Togo nouveau qui le traitera en respectant scrupuleusement les droits de la défense, à la différence notoire de ce que les tribunaux du Togo infligent actuellement à tous les prisonniers politiques et aux combattants de la liberté et des droits humains. Des allégations de torture dans les prisons togolaises « relancent le débat sur la dérive autoritaire du pouvoir[iv] ».
Pour l’honneur, pour la justice, pour la paix et l’avenir du Peuple togolais, RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA satisfaits de voir se concrétiser une revendication qu’ils portent depuis quinze ans, se joignent à la majorité du Peuple togolais qui demande la démission de tout le système Gnassingbé.
8- ENGAGEMENT DU PEUPLE TOGOLAIS SUR DES VALEURS AFRICAINES
Le Peuple togolais, dans sa grande majorité, y compris au sein du système Gnassingbé, reste attaché la Constitution de la 4e République.
L’heure est venue de reconstruire la citoyenneté et la nation togolaise en chassant du pouvoir le système Gnassingbé et ses réseaux de violence et de pouvoir fondé sur la négation des droits humains
RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA proposent au Peuple togolais de s’approprier les premières mesures incontournables pour une Transition politique pacifique et irréversible. Pour cela, il faudra que chaque citoyenne et citoyen du Togo y compris ceux de la Diaspora, acceptent de s’engager dans un processus de rétablissement de la vérité, de la justice, de la légitimité, du vivre-ensemble et de la solidarité à partir de la richesse créée et redistribuée.
9- LE PRÉSIDENT BIO DE SIERRA LEONE OU L’ÉTHIQUE À LA TÊTE DE LA CEDEAO : UNE CHANCE POUR LE PEUPLE TOGOLAIS
Le Président sierra léonais, Julius Maada Bio, été élu président de la CEDEAO le 22 juin 2025, lors du sommet ordinaire des chefs d’État à Abuja, au Nigeria. Il succède à Bola Ahmed Tinubu, Président du Nigeria, et devient ainsi le 37ᵉ président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec 12 États membres, puisque le Burkina-Faso, le Mali et le Niger ne sont plus membres.
En effet, les trois pays qui ont quitté la CEDEAO ont depuis formé l’Alliance des États du Sahel (AES), une coalition militaire et politique visant à renforcer leur coopération sécuritaire et leur souveraineté régionale. Leur retrait a été annoncé le 28 janvier 2024, dans un communiqué commun, avec effet immédiat[v]. Les principales raisons invoquées sont, entre autres, que :
les dirigeants de la CEDEAO de l’époque se sont éloignés des idéaux panafricanistes et de ses principes fondateurs ;
l’organisation régionale est devenue, selon eux, un instrument aux mains de puissances étrangères, au point d’avoir décidé de faire une guerre contre des pays voisins ;
de nombreux chefs d’Etats sont venus au pouvoir par des coups d’Etat militaires et sanglants et qu’ils n’ont aucune leçon à donner à un Coup d’Etat militaire sans effusion de sang et au service de la souveraineté des peuples de ces pays ; et enfin
la CEDEAO a échoué à les soutenir dans leur lutte contre le terrorisme, et qu’elle a au contraire imposé des sanctions jugées illégales et inhumaines après les coups d’État militaires dans ces pays.
Aucun retour de ces trois pays n’est possible si un débat approfondi et de nouvelles règles éthiques de respect des principes, des textes et de l’esprit de la communauté régionale ne font pas l’objet d’une renégociation approfondie dans le respect mutuel.
Prenant la direction de la présidence tournante de la CEDEAO, le Président Bio a publiquement réaffirmé son engagement à ne pas briguer un troisième mandat[vi], soulignant son attachement aux principes démocratiques et à l’alternance pacifique. Fort de son passé de militaire devenu chef d’État démocratiquement élu, il incarne une autorité morale crédible pour plaider en faveur du respect des constitutions nationales.
Sa priorité affichée à la CEDEAO est le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la lutte contre les dérives autoritaires. Face à des dirigeants comme Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis cinq mandats illégaux et anticonstitutionnels, et ayant instauré une 5e République sans suffrage universel direct, le Président Bio pourrait jouer un rôle de médiateur ferme mais diplomatique. Sa capacité à convaincre dépendra de l’unité des autres chefs d’État et de la pression collective de la société civile ouest-africaine.
RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA, une association citoyenne togolaise créée depuis 2010 et basée en Autriche, souhaite transmettre au Président Julius Maada Bio une demande claire et stratégique, en s’appuyant sur son engagement public à ne pas briguer un troisième mandat.
« Monsieur le Président Bio, en tant que dirigeant ouest-africain respectueux de l’alternance démocratique, nous vous appelons à user de votre autorité morale et de votre position à la tête de la CEDEAO pour encourager le retour au suffrage universel direct au Togo, et rappeler à tous les chefs d’État de la région que la légitimité politique repose sur le respect des constitutions et la volonté populaire, en l’espèce la Constitution de 1992.
Nous vous invitons de vous rapprocher de la Cour de Justice de la CEDEAO pour demander la date où cette Cour jugera de l’illégalité et l’anticonstitutionnalité du système et de l’Etat Gnassingbé.
RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA vous invitent à transformer leurs suggestions et propositions ci-dessous en des actions concrètes que la CEDEAO sous votre présidence tournante pourra entreprendre pour faire respecter la règle constitutionnelle des deux mandats présidentiels et le retour du suffrage universel direct, autrement dit, la vérité des urnes au Togo, ce de manière pacifique. Pour ce faire, nous proposons que la CEDEAO puisse :
organiser une mission d’observation, puis de médiation de la CEDEAO au Togo avec la participation en termes de poids décisionnel, de la société civile togolaise y compris la Diaspora afin de stopper les violences faites au Peuple togolais ;
faire adopter le principe d’une conférence inclusive en lieu et place des « dialogues décriés », tant aux plans national et régional, sur la limitation des mandats sans « remise des compteurs à zéro » ;
planifier une ou plusieurs conférences inclusives sur le Togo avec une représentation équitable de l’Etat togolais, des partis politiques, de la société civile togolaise, de la société civile togolaise dans la Diaspora et des organisations portant des valeurs pour le Peuple togolais ; et enfin
soutenir financièrement la société civile togolaise dans ses efforts pour préserver les acquis démocratiques de 1992, notamment en offrant les budgets de couverture des missions des représentants éthiques identifiés ».
Le Présidente BIO peut faire pression sur les présidents indisciplinés de la sous-région et redonner du souffle à la vérité des urnes et l’alternance politique et pacifique dans la sous-région.
10- RECOMMANDATIONS DE RCDTI ET DE CVU-TOGO-DIASPORA : LES SEPT (7) PREMIÈRES MESURES DE LA TRANSITION DE L’APRÈS SYSTÈME GNASSINGBÉ
Conformément aux principes de légalité, de souveraineté populaire et de restauration de l’État de droit, le présent communiqué de RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA énoncent les sept premières mesures à leurs yeux prioritaires pour consolider le processus de transition politique de la période Après système Gnassingbé au Togo.
Celles-ci visent à garantir la stabilité institutionnelle, à assurer la continuité des services publics essentiels et à jeter les fondements d’un ordre démocratique qui sera refondé sur le strict respect : de la vérité des urnes, de la justice égale pour tous, de l'inclusion, de la vérité des comptes publics, de la transparence, d’une réorganisation de l’économie au service du Peuple togolais et du vivre ensemble.
Il s’agit d’un engagement solennel envers la réhabilitation immédiate des droits humains et des libertés fondamentales afin d’assoir une refondation de la gouvernance fondée sur le principe de rendre des comptes au Peuple et d’obtenir des résultats constatés par le Peuple.
Bien que les sept (7) mesures ne soient pas exhaustives, il est urgent de commencer par :
La libération immédiate de tous les prisonniers politiques, d’opinion et de conscience, l’arrêt des poursuites contre les manifestants pacifiques ;
Le retour aux valeurs du vivre-ensemble, par la reconnaissance de la diversité, de la dignité de chaque citoyen, et la fin de toute stigmatisation ;
L’établissement d’un consensus au sein de l’armée pour qu’elle soit enfin effectivement politiquement neutre et au service du Peuple et non d’un clan. Le soutien de toute l’armée est indispensable pour garantir une transition pacifique et souveraine.
La dissolution des institutions illégitimes et la mise en place d’un organe de transition neutre, représentatif de toutes les composantes sociales, politiques et régionales.
Le retour à la Constitution originelle de 1992, celle du contrat social fondateur, en tant que socle de la légitimité retrouvée, même si celle-ci pourra alors faire l’objet d’ajustements approuvés par le Peuple togolais par la voie référendaire et la garantie du respect de la vérité des urnes ;
L’organisation de conférences nationales inclusives et souveraines et sans Faure Gnassingbé, rassemblant toutes les forces vives du pays, pour rédiger et approuver un projet de société commun porté par la majorité, et non imposé par une minorité ;
L’engagement pour une nouvelle gouvernance basée sur la transparence, l’indépendance et la séparation effective des pouvoirs, la justice sociale, l’économie de proximité et la souveraineté populaire.
L’opérationnalisation de telles mesures constituera un socle de fondations non négociables de l’avenir d’un Togo libéré.
Mais, rien ne pourra se faire sans le Peuple togolais et l’histoire jugera celles et ceux qui auront fomenté ou sont devenus complice de l’oppression de tout citoyen togolais, surtout celles et ceux qui auront persisté dans l’abus, pour satisfaire une ventrologie boulimique.
Celles et ceux du Peuple togolais, notamment les jeunes, mais aussi les moins jeunes, tous des citoyens épris d’un désir de justice et de souveraineté, prions et créons les conditions pour une transition pacifique, avec détermination, sans renoncement et en faisant usage du droit à manifester contre un Président Conseil, chef du Gouvernement de la 5e République du Togo qui a usurpé le droit du Peuple togolais à choisir ses dirigeants par la voie du suffrage universel direct. La démission de Faure Gnassingbé et de toute son équipe demeure la clef de la voie pacifique.
En cas d’entêtement et de refus, il faut bien comprendre que la patience du Peuple togolais est épuisée et risque de se transformer en colère que seule l’insoumission et la désobéissance civile pourront dynamiser. Or, il ne faudrait pas improviser l’après système Gnassingbé. La transition pacifique et souveraine est encore possible.
Le 25 juin 2025.
Les Directions du Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI) et du Collectif pour la Vérité des Urnes-Diaspora Togo (CVU-TOGO-DIASPORA) en partenariat avec toutes personnalités ou structures de la société civile indépendantes et aux citoyennes et citoyens indépendants.
SIGNATAIRES : RCDTI, CVU-TOGO-DIASPORA, PARTENAIRES ET SYMPATHISANTS : Dr. Yves Ekoué AMAÏZO, Dr. Ernesto D’ALMEIDA, Mathieu D’ALMEIDA, Ing. Koffi DEKU, François FABREGAT, Kue FORSON, Dr. Antoine RANDOLPH, de nombreux CITOYENS (ENNES) ont souhaité ne pas voir leur nom figurer en qualité de signataires, par peur de représailles du système Gnassingbé.
Note : Toutes les personnalités ou associations qui souhaitent être signataires des textes de RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA peuvent le faire en écrivant par courrier électronique à l’adresse ci-dessus. Ils ou elles auront l’occasion de participer à l’une ou l’autre des téléconférences fondant notre démocratie participative et proposer des solutions dans le cadre du projet de transition politique et du projet de société commun pour l’avenir du Togo.
NOTES
[i]Aamron de son vrai nom Essowè Narcisse Tchala. Il a été arrêté le 26 mai 2025 à son domicile à Lomé, puis interné à l’hôpital psychiatrique de Zébé alors qu’il ne présentait aucun symptôme qui pouvait justifier un tel internement. Sa détention a suscité une vive réaction de la société civile et de l’opposition togolaise. Sans explication du pouvoir, il a finalement été libéré le 21 juin 2025. Rédaction Full News Togo (2025). « Libération d’Aamron : Me Agbodan, son avocat révèle les conditions de sa détention ». In full-news.tg. Full News du 23 juin 2025. https://full-news.tg/aamron-agbodan-avocat-conditions-detention/
[ii]Affectio de son vrai nom Sokpor Honoré Sitsopé. Il a été arrêté le 13 janvier 2025 à Lomé après avoir publié un poème intitulé « Fais ta part », dans lequel il dénonçait l’oppression, l’arbitraire et appelait à la responsabilité citoyenne. Le Pouvoir Gnassingbé a considéré son texte comme un appel à l’insurrection, ce qui a conduit à son incarcération à la prison civile de Lomé. Malgré les demandes de mise en liberté provisoire, la justice togolaise a maintenu Affectio en détention. L’ indignation parmi les défenseurs des droits humains est toujours à son apogée et son cas est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d’expression au Togo. Rédaction Togo Actualité (2025). « Togo : « Fais ta part », le poème qui conduit « Affectio » derrière les barreaux ». In togoactualite.com. 16 janvier 2025. Accédé le 24 juin 2025. Voir https://togoactualite.com/togo-fais-ta-part-le-poeme-qui-conduit-affectio-derriere-les-barreaux/#google_vignette
[iii] Apparemment inspiré par l’ex-journaliste de RFI Alain Foka, le panafricanisme du système Gnassingbé a été considéré par les populations et les réseaux sociaux comme une forme d’usurpation et de falsification. La conséquence pour Alain Foka et son entreprise-système «Manssah » est qu’il est devenu indésirable avec des risques pour sa sécurité au Togo. Tchadjobo, S. (2025). « Contraint de quitter RFI sur la pointe des pieds, Alain Foka désormais indésirable au Togo ». In Liberté Togo. 23 juin 2025. Lomé, Togo, p. 4.