A moins d'être totalement irrationnel, Poutine sait probablement que le changement climatique va rendre l'Europe plus fragile sur le plan alimentaire dans les prochaines annees...
C'est pourquoi, en annexant l'Ukraine (s'il y arrive... et si on suppose, bien sûr, que l'agression russe est une véritable tentative d'annexion et non simplement une manœuvre d'intimidation pour mieux faire accepter l'indépendance du Dombass séparatiste), Poutine garantit ainsi à la Russie une plus grande sécurité alimentaire, tout en ayant un énorme moyen de pression, puisqu'il doublera la puissance agricole de la Russie..
Maintenant, on en reste aux conjonctures, car il y a deux grandes inconnues
1) Quelle sera la vitesse du changement climatique et son amplitude dans les 20 prochaines années ? (en certaines régions françaises, il n'a plu que 30 cm ces 8 derniers mois)...
2) Y aura-il une résistance acharnée des Ukrainiens (et à quel prix) ?
Je connais mal la situation de l'Ukraine et de son armée pour avoir un avis quelconque là dessus..
Bien sûr, ce sont là des variables qui ne dépendent pas (à priori) des mêmes temporalités..
Mais il est clair que le blé ukrainien peut aussi, demain, être convoité par les pays de l'Europe de l'ouest pour des raisons de pure nécessité.
C'est pourquoi on peut se demander ce que ces derniers peuvent faire, désormais...
Se lancer dans une contre-attaque pour reprendre une partie des territoires ?
Soutenir une résistance ukrainienne faite de bric et de broc en faisant passer des armes par les différentes frontières ?
Les deux sont aussi possibles..
Je ne crois pas, cela dit, en la menace nucléaire de Poutine puisque c'est une arme qu'il ne pourra utiliser qu'une fois et qu'il n'est pas certain que son état major le laisse tranquillement appuyer sur le bouton..
Par contre, les Européens ont ils la volonté d'agir ?
Et quelles sont leurs véritables capacités tactiques et militaires ?
L'enjeu en vaut-il la chandelle ?
Oui, si on pense que Poutine ne s'arrêtera pas là et va chercher à étendre ses capacités de déstabilisation...
Non, si on pense l'avoir à l'usure avant que ce ne soit lui qui y parvienne..
Mais toute géopolitique à venir se doit de tenir compte du changement climatique et de la nécessité impérative d'un désarmement industriel autant que militaire pour sauver l'Eurasie et le Monde de la famine...
La rétractation des échanges est donc inévitable..
La guerre, parcontre, empêchera une convergence d'action nécessaire des deux côtés..