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Billet de blog 1 octobre 2010

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Psychose sur la France ou manipulation ?

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Paris a annoncé ce vendredi qu’il ne tenterait
rien pour libérer les cinq otages français détenus en Afghanistan et que la
France comptait négocier avec les ravisseurs, Al-Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi). Comment est analysée la menace terroriste qui pèse sur la France ? Revue
de presse
.


Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) menace ouvertement la France
et les intérêts français depuis quelques mois. Après avoir exécuté Michel
Germaneau, en juillet dernier, elle détient depuis quelques jours cinq autres
otages français, employés d’Areva, la multinationale qui exploite l’uranium du
Niger. La France a indiqué ce vendredi qu’elle privilégierait la voie de la
négociation et qu’elle ne mènerait aucune action pour libérer ses
ressortissants. Paris prend les menaces du groupe islamiste au sérieux. « Nous
mettons en garde (le gouvernement français) contre les conséquences d’une
nouvelle action stupide, parce qu’elle est condamnée à échouer et qu’ils en
paieront certainement un prix élevé », ont prévenu les islamistes dans un
communiqué diffusé ce mercredi sur un site islamiste.


Mais la menace est-elle réelle ? C’est la question que l’on se
pose au quotidien algérien, El Watan. Le journal s’interroge
sur la crédibilité de cette menace qui plonge « inutilement » les Français dans
« la psychose ». « Y a-t-il une menace sérieuse ou s’agit-il d’une simple
manipulation du clan Sarkozy embourbé dans un engrenage d’affaires en France et
au sein de l’Union européenne ? », lance d’emblée le journaliste Hassan Moali,
dans un article daté du 21 septembre sur la nouvelle version du
site du quotidien algérien. Le journal parle de « mise en scène où tous les
acteurs sont plus au moins connus, les lieux ciblés aussi ». « Ne manque que le
fameux boom ! Ce scénario apocalyptique vient d’être conforté par la prise
d’otages français au Niger attribué évidemment à Aqmi », poursuit l’article. La
menace serait donc bien réelle. « Pour autant, il n’est pas faux de soutenir que
la France est dans le collimateur des extrémistes de tout bord au moins depuis
que le président Sarkozy a choisi d’arrimer son pays au front "atlantiste" » .
El Watan fournit ainsi un début d’explication aux raisons qui
expliquent "l’intérêt" des terroristes pour les ressortissants français. Le Pays, quotidien publié au Burkina Faso qui accueille
depuis jeudi des militaires français pour une "formation" à la lutte
anti-terroriste, en a d’autres. « Par exemple : la montée de la xénophobie en
Europe. L’électeur a tendance à accorder ses faveurs aux pouvoirs d’extrême
droite, favorisant du coup la montée de l’intolérance à tous les niveaux et
faisant des Africains, des victimes de choix », peut-on lire.


Le Mali, victime collatérale


Par ailleurs, la France, ancienne puissance coloniale, serait
« celle dont l’intrusion est manifeste dans les affaires politiques et
économiques du continent ». Paris soutient ainsi « des régimes iniques », « en
profite pour maintenir des bases militaires et consolider ses chasses gardées
sur le continent ». En outre, poursuit l’article du Pays,
« elle dispose de puissants lobbies qui font la part belle aux multinationales
françaises », comme Areva, le géant français de l’uranium. « Mais si AQMI et
autres parviennent à harceler et à narguer une multinationale comme Areva, c’est
que le terrain y est propice : ils bénéficient de complicités au sein des
populations livrées à elles-mêmes. » Le kidnapping serait devenu un moyen de
subsistance pour des populations désœuvrées. « Les prises d’otages qui sont très
lucratives, vont au-delà du sentiment anti-blanc, anti-occidental, ou tout
simplement anti-français. Il s’agit aujourd’hui d’une affaire juteuse qui, ô
comble de l’ironie, participe d’une manière ou d’une autre à lutter contre la
pauvreté et la va-t-en-guerre". « Il pourrait aussi en
découler une alliance entre rébellions armées et groupes religieux
fondamentalistes ».


Paris n’est pas la seule victime d’Aqmi. « Le Mali se considère
comme victime et otage (du terrorisme) », a estimé le président malien Amadou
Toumani Touré dans un entretien accordé à RFI et TV5, retranscrit et publié le
21 septembre dans le journal malien L’Indépendant. Le Mali est accusé par ses voisins d’être une
base arrière d’Aqmi. Mais pour le président malien, « le Nord du Mali, c’est le
Sud de l’Algérie, c’est l’Est de la Mauritanie, c’est le Nord du Niger. [...] Je
pense qu’on ne peut pas dire avec exactitude où est-ce qu’ils (les terroristes)
se trouvent. Ils se promènent dans toute la bande sahélo-saharienne ». Dans un
autre article, daté de ce vendredi, le quotidien note qu’Amani Toumani Touré lne
souhaite pas que « l’on transforme le Nord du Mali en champ de bataille
privilégié au nom de la lutte contre AQMI ». Et le journaliste Amadou Bamba
Niang d’ajouter : « Il y a d’ailleurs, actuellement, une savante propension de
certains pays, voisins du Mali, à repousser leurs terroristes vers cette zone
pour y concentrer les opérations militaires contre AQMI. » Les autorités
maliennes s’y opposent d’autant plus « que le septentrion malien héberge les
plus grands projets de développement du Mali ».

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