Comment, il n’est pas frais mon poisson ?
Les joies de la pêche… à domicile !
Sur ce cliché, l’eau arrive à domicile dans une petite bourgade à l’intérieur de São Paulo. Ceci est courant dans la plupart des localités. Il en est de même dans certains quartiers de notre mégapole (plus de 20 millions d’habitants) en saison hivernale.
Les causes?
Un réseau d'égouts insuffisant, mais aussi une accumulation quotidienne d’ordures de toutes sortes qui jonchent les rues, dont les relents nauséabonds affleurent nos narines par les fortes chaleurs.
Lorsqu’un orage survient, les égouts regorgent, les détritus entrainés par les courants, dévalent la pente des rues et finissent au final, par obstruer les réseaux d’évacuation de la ville. Ce qui provoque des inondations spectaculaires.
Il est parfois préférable d’utiliser un canot pneumatique plutôt qu’une voiture…
Les inondations sont coutumières ici. Un fait quotidien. Les gens pataugent allègrement dans une eau boueuse contaminée, ou circulent rats, serpents et autres bestioles …Sans aucun contrôle des produits chimiques qui sont déversés dans ce cloaque.
Certain même s’y baignent avec joie ignorant les épidémies, pour finir à l’hôpital public encombrer les urgences. D’autres
disparaissent aspirés dans une bouche d’égout découverte, entrainés par le courant.
Ou encore, sont ensevelis par des glissements de terrain qui emportent les maisons des favelas, les vies qui les animent dans leur sommeil …hommes, femmes, enfants, vieillards sans distinction. Les survivants s’en remettent à Dieu selon leur appartenance évangélique.
Les églises évangéliques fleurissent dans tous les quartiers même pauvres, prônant leur pouvoir, arborant un luxe ostentatoire grandissant.
Bientôt, ʺLe Temple de Salomonʺ construction grandiose, pour le moins onéreuse, sera le fleuron de São Paulo (On se demande bien ce qu’il vient faire ici). Comme toujours, ce sont les pauvres qui donnent le plus d’argent avec l’espoir au coeur d’un avenir meilleur, ainsi que l’on veut leur faire croire… Illusions !
Chacun, peut-être par fatalité, arbore une acceptation déconcertante pour cette situation qui perdure depuis des décennies sans que rien ne change…apportant chaque fois son lot de catastrophes, de morts et de souffrances dans l’indifférence générale.
Une seule personne tente cependant de faire changer les choses par ses ʺcoups de gueulesʺ dans son émission tv quotidienne, Datena. Sans nul doute, c’est une personne sympathique, sensible qui avec courage, interpelle les pouvoirs publics chaque fois qu’il est nécessaire. (Ce personnage truculent, riche en couleur m’intéresse, j’ai d’ailleurs l’intention de lui consacrer un prochain article dans le journal pour lequel je travaille).
Cette photo illustre bien (dans le meilleur des cas), non sans un certain humour au demeurant, une philosophie affichée.
C’est aussi cela le Brésil.
PS : Cette fois je n’attends aucun commentaire, car le sujet récurrent de mon billet n’intéresse personne.