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Billet de blog 14 octobre 2014

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Ecrire. Eclats. Quatre.

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         "On dirait que dans la limite de mes membres tremble une espéce de fantôme que je dois rendre à la nuit, au repos, au néant. Je donnerai une forme à ce que j'écris, je le séparerai de ma pensée, me fuyant dans un moi-même inconnu. Parce que je ne sais pas où j'ai pris ce qui est moi, je n'ai en tête que de le rendre. Ainsi échapperai-je à la responsabilité que j'assumais en me taisant. Je ne veux pas souiller le silence. Ma place est là-bas dans le noir. J'arriverai sans pensée, sans chagrin. Il n'y aura personne pour distinguer mes mains de mon visage."

                                   (Joë Joseph Bousquet - La Tisane de sarments)

                                                      _______________________

   "Il est assez naturel que l'échec d'une doctrine de salut engage le salut poétique de cette doctrine. En se brisant contre les circonstances extérieures, en se heurtant à la raison d'état, la religion d'oc, plutôt que de se mutiler, devait s'idéaliser, entrer dans le domaine de la pensée pure et fabulatrice. Voici justement où l'aventure paraît admirable et peut-être unique."

                             (Joë Bousquet - Présentation de l'homme d'oc)

   "La situation de l'homme au milieu des objets de son désir serait désespérée s'il n'avait la faculté divine de créer de l'éloignement, et de se porter au large de ses actions en les pensant ; peut-être en les nommant. La devise de l'artiste d'oc est : se détacher sans s'appauvrir !"

                            (J.B. - Conscience et tradition d'oc)

Simone Weil, dans le même numéro spécial des Cahiers du Sud, "Le génie d'oc" :

   "L'éloignement, comme équivalent sensible du respect, de la reconnaissance de choses autres que moi et non moins réelles."

   "Il leur fallait l'amour impossible", écrit Simone Weil, car seul cet amour avait le pouvoir d'échapper au contact dégradant de la force.

   Chez tous les deux, l'impossible a le double statut de lieu de désespoir et de porte. Il est torture (travail -n.d.s.) et révélation. Il est le réel". (Edith de la Héronniére - Joë Bousquet, Une vie à corps perdu)".

   "L'impossibilité est l'unique porte vers Dieu". (S.W. ?)

   "Ne jamais faire violence à sa propre âme ; ne jamais chercher ni consolation ni tourment ; contempler la chose, quelle qu'elle soit, qui suscite une émotion, jusqu'à ce que l'on parvienne au point secret où douleur et joie, à force d'être pures, sont une seule et même chose ; c'est la vertu même de la poésie".

                                                (S.W. - En quoi consiste l'inspiration occitane)

   J.B. : "On ne pense jamais que ce qui sépare"

            (Se souvenir que Joë Bousquet était lecteur -sans doute assidu (c'était un de ses livres de chevet), certainement attentif, de la Kabbalah : "Séparer dans l'En-bas, unir dans l'En-haut")

    "Pour traduire le silence, il faut vivre au-delà de son propre silence, entendre et retenir toutes les voix qui se taisent en nous."

        (entrevoir un monde "où l'on parlera sans avoir à rencontrer ces mots qui font saigner le temps". Projet mystique davantage que littéraire, car, répéte-t-il, "Il n'y a pas de genre littéraire qui ne soit la fausseté même".)

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(Hier soir, à la tombée de la nuit, les nuages noirs, que l'on aperçoit au loin, du haut de la tour, découpés sur le bleu du ciel, au-dessus des toutes petites lumiéres de la petite ville qui s'allumaient en s'enguirlandant, les nuages noirs, découpés nettement sur le crépuscule bleu de fin octobre, faisaient comme une ligne de montagnes. )

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