(Pour Chorus, seul.)
Tu songeais toujours à ce que tu nommais
l'Espagne, Jiri ton verre est vide
de Valladolid à Salamanque tu aimais
le soleil couchant dans une escudilla rouges les olives là
une rupture.
Ton cœur est vide Dieter, ton cœur est calme tu as rêvé de la mort à
Barcelone
qu'est ce que tu faisais, Wilhelm, à fuir ainsi
la chaleur obtuse de la foule jusqu'à ne trouver que ces couleurs au-delà d'une flaque de vomi dans une ruelle aveuglante -
Les couleurs, Peter ! Les couleurs enfin éclatantes la nuit dans la ruelle de la boutique tu avais les jambes flageolantes (Wolfgang la sangría ni le sang ne te valent rien, il n'y a plus d'éclat que ce qui se tient à l'écart.)
Il ne fait pas encore assez nuit.
("Mais j'ai besoin de la foule ! J'ai besoin des visages ! Il me faut voir des corps vivants !") Cette foule, si diverse, si variée, si semblable à elle-même, cherchant la même chose : se prouver qu'on est encore vivant, prés de la Parroquía Santa María del Pí .
Oui, c'est ça, Jacques ! Allume toutes les flammes, chandelles, bougies et lumignons ! Nous allons veiller le mort : il gît sur une feuille de papier !
(Ils ont marché sans barguigner de la rambla del Narval - ("L'Islam dans nos murs !" Et les perruches perroquaient ...) - jusqu'au
port perdu derriére les grilles la foule se disperse
qui attend un souvenir qui un cousin qui son rêve
même
Qu'y avait-il (dans cette chaleur étouffante ?)
Qu'est ce qui s'éloigne ? Qu'est ce qui avait craqué entre l'Ensanche et nowhere (passi sparsi) ?
Quoi ?
Paul ! Mon verre est vide !
("El coñac de las bodegas se disfrachó de noviembre")
Paul celant.
Atemwende pour n'en citer qu'un.
Détour du souffle pour André du Bouchet,
Tournant du souffle selon Henri Meschonnic,
Renverse du souffle d'aprés Jean-Pierre Lefebvre.*
Personne n'a pensé à apnée ? Ou chagrin, profond chagrin.
Simon découvre
oublie l'heure, il y a longtemps que tu as jeté la montre
tu n'as retrouvé le temps que pour un travail qui n'était pas le tien, propre, mais celui d'un rouage, impropre.
Oublie le temps, oublie ce qui prétend te montrer le temps, tu n'es qu'un grain de sable
introduit le sablier tout entier dans les rouages roués de la machine molle
Oublie ou souviens-toi, mais réapprend à marcher
dans l'éternité
du souvenir
ineffable.
(*in "Rosebud - Éclats de biographies", P. Assouline)