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Sœur ainée de Georges BERTHOME, mariée en 1943 avec Paul BILLON – qui sera également élu au titre de la SFIO en 1959 et 1965, - Jeanine avait alors 27 ans,
Ce 29 avril 1945, la défaite d’Hitler et du nazisme était proche et Jeanine espérait qu’à leur retour ses deux frères déportés, Georges et Henri, seraient fiers de son choix.
Très proche de Georges, de deux ans son cadet, elle l’avait suivi aux Jeunesses Socialistes, puis avait participé avec lui aux activités clandestines, mettant notamment ses compétences de dactylo pour la frappe des stencils des publications clandestines... et pour leur transport à vélo. Elle avait aussi activement participé, avec Paul son mari, ouvrier à l’usine Say, au réseau clandestin autour du journal LE FRONT OUVRIER. Georges et Henri étaient déjà aux mains de la Gestapo, mais, avec elle, leur combat continuait.
Toute cette journée du 29 avril 1945, c’est à ses frères qu’elle ne cessa de penser. La radio et le journal annonçaient les premières libérations de camps en Allemagne et les atrocités nazies. Cette cinquième place sur la liste c’était bien sûr d’abord son choix, soutenu en cela par Paul, son mari, mais c’était aussi pour Georges et Henri.
Quarante ans plus tard, en 1985, en réponse à l’appel à témoignage du groupe de recherche sur l’histoire de Rezé, elle prend la plume. Pour Georges. Pour que l’histoire retienne pourquoi les deux frères choisirent « La IVème internationale qui correspondait le mieux à leur aspiration de lutte contre le fascisme ».
De larges extraits sont repris dans le livre « Les rezéens dans la seconde guerre mondiale », livre coordonné par Heliette Proust, Gilberte Larigon et Chantal Lamotte d’Incamps : « La mission qui les attend à Quimper et plus précisément à Brest sera double : développer le champ d’activités clandestines en milieu ouvrier, rechercher la fraternisation avec les ouvriers allemands antinazis sous l’uniforme ; selon la formule célèbre de Rosa Luxembourg « sous chaque uniforme peut se trouver un ouvrier ». La tâche est rendue d’autant plus difficile et plus délicate qu’elle nécessite de premier abord une bonne connaissance de la langue allemande. Georges et son camarade Robert Cruau dit Max (postier à Nantes) qui la parle plus couramment, améliorent leurs connaissances de l’Allemand, tout en entreprenant le travail de contact et de recrutement. L’entreprise est de plus périlleuse dans la mesure où la propagande nécessite la rédaction et la distribution au sein de l’armée d’occupation, de tracts en allemand. Assez rapidement, un noyau de soldats organisés participeront à ce travail, prendront des contacts et se structureront pour être l’embryon fragile et vulnérable de l’organisation au sein de l’armée allemande. Les contacts sur le plan national ouvrent de plus larges possibilités et permettent la création et la diffusion d’un journal ronéotypé. Une quinzaine de soldats allemands, organisés clandestinement par l’action menée, disparaitront vraisemblablement fusillés »
Toute sa vie,– elle décèdera en juillet 1993 - , Jeanine BILLON-BERTHOME restera fidèle à ses engagements de jeunesse et notamment à l’égalité entre femmes et homme et à l’émancipation humaine, et gardera présente la mémoire de son frère Georges.
Huit décennies après cette journée historique du 29 avril 1945, ne l’oublions pas.