françois salvaing (avatar)

françois salvaing

Abonné·e de Mediapart

20 Billets

0 Édition

Billet de blog 24 septembre 2020

françois salvaing (avatar)

françois salvaing

Abonné·e de Mediapart

dans le choeur des vierges

françois salvaing (avatar)

françois salvaing

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ils et elles se tiennent par la main et font la ronde autour d’une estrade. Parfois l’un ou l’une met le pied sur une marche pour surplomber les autres. C’est l’Etat, la Région, la Droite de gouvernement, la Gauche de management, l’En même temps d’enfumage.

LE CHŒUR

Ces Bridgestons,

Ces Nippons, ces fripons,

Nous les avions couverts de picaillons

C’est une désertion !

Une trahison !

Une abomination !

Un assassinon !

Huit-cent soixante trois salariés sur le carreau !

Sans parler des familles, des enfants au berceau,

Des commerces alentour, des boulots,

Dactylos, métallos… Quels salauds !

C’est une félonie !

C’est une barbarie !

Une chorégraphie !

(Les autres sursautent, interloqués, que vient faire la danse là-dedans ?

Un véritable assassinie !  

Par Sumo, par Judo, par Tatami,

Ils nous avaient juré promis

Que cette usine serait leur chérie

Et ils n’y ont rien investi

C’est une désertion !

Une trahison !

Une abomination !

Un assassinon !   

Nous leur avions déroulé nos tapis

Baissé leurs charges, sans contrepartie

Filé des subventions, sans contrepartie

Et les voilà vers les pays de l’Est partis !

C’est une filouterie !

Une volerie !

Une targédie !

Un assassinat !

(Les autres sursautent, où est la rime en i ?)

Nous leur avions confié notre prolétariat

À exploiter selon nos règles pimentées des leurs –quel agrégat !

Et ils nous le flanquent sur le tas

Démerde-toi avec les grèves, les syndicats !

C’est une désertion !

Une trahison !

Une abomination !

Un assassinon !

Ils nous ont fait cocus,

Honte à eux, sudokus !

Ils ne pensent qu’au profit, toujours plus

Qui l’eût cru ?

Pas nous, enfants de chœur !

Vierges au grand cœur !

S’ils continuent, ils vont faire de nous, rimailleurs,

D’implacables aboyeurs !

Est-ce toujours pareil ?

Est-ce qu’ils se tirent toujours avec l’oseille ?

Nous en prenons, mine de rien, de la bouteille

Elisez-nous, rElysée-nous, la prochaine fois nous ferons merveille !

C’est une promesse !

De prouesse !

Yes !

Jamais nous ne laisserons impunies les assassinesses !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.