Une fois encore, Israël foule aux pieds l'ONU en tant qu'institution internationale.
Antonio Guterres "persona non grata" en Israël.
"Nous avons affaire à un secrétaire général anti-israélien qui soutient les terroristes, les violeurs et les assassins." Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, n'a pas mâché ses mots à l'encontre du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. "Quiconque ne peut condamner sans équivoque l'attaque odieuse de l'Iran contre Israël ne mérite pas de fouler le sol israélien", a affirmé le chef de la diplomatie de l'Etat hébreu, dans un communiqué, déclarant de facto le représentant de l'ONU persona non grata en Israël. Antonio Guterres a condamné mardi soir "l'élargissement du conflit au Moyen-Orient", appelant à un cessez-le-feu dans la région, après que l'Iran a tiré une salve de missiles en direction d'Israël.
(France Info 02/10)
À quand les juges de la CPI, ceux de la CIJ, le procureur du TPI, Charles Michel, Josep Borell… tous accusés (avec "dégoût") par Netanyahou et d'autres personnalités israéliennes de partialité, lorsque ce n'est pas d'antisémitisme, pour avoir dénoncé la colonisation illégale en Palestine, les crimes commis dans la bande de Gaza, l'utilisation de la famine et des privations comme armes de guerre, l'utilisation d'objets de la vie courante comme armes (bipeurs et talkie-walkies), la punition collective de civils innocents par des bombardements aveugles, le meurtre délibéré des journalistes présents sur les champs de bataille, etc.
L'auto-proclamée "armée la plus morale du monde", ses chefs et ses dirigeants ne sauraient donc être soupçonnés de crimes contre l'humanité. Sauf à se livrer à du pur antisémitisme.
Parce que si ce qui a été commis par les nervis du Hamas lors du massacre du 7 octobre dernier est constitue un acte abominable contre des civils israéliens que rien ne peut justifier, cela ne saurait pas plus justifier la disproportion qui caractérise la vengeance terrible à laquelle on assiste contre les civils palestiniens dont Israël continue par ailleurs méthodiquement de s'emparer de ce qui constitue ses terres ancestrales. Le tout ne s'attirant que de faibles protestations de la part des pays occidentaux qui soutiennent "indéfectiblement" le droit à Israël de se "défendre".
Ce qui semble également terrible, c'est d'être amené à conclure à l'affront fait aux six millions de Juifs européens, femmes, hommes et enfants, atrocement massacrés par les nazis au seul motif de leur religion, par un État qui se réclame aujourd'hui de leur mémoire tout en se livrant à ces crimes de masse.
Écrire cela, est-ce faire preuve d'antisémitisme ? Est-ce se ranger du côté des fanatiques islamistes ? Ou bien est-ce constater ce "deux poids deux mesures" qui ignore les valeurs humaines les plus basiques que piétinent ces dirigeants et leurs opinions publiques ? Ou bien encore faire preuve de la plus élémentaire compassion devant les massacres d'innocents ?
Demain, quel regard porteront sur nous nos enfants et nos petits-enfants ? Nous devrions frémir en constatant le regard que nous portons sur nos parents et nos grands-parents lorsque nous évoquons les guerres et massacres du XXè siècle. Et pourtant, beaucoup d'entre eux pouvaient encore dire en ce temps là : "Nous ne savions pas". Aujourd'hui, malgré une certaine censure des media et le meurtre systématique des journalistes sur place, impossible de se réfugier derrière cette excuse.