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Billet de blog 9 février 2016

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RSA contre bénévolat… forcé.

Le Conseil départemental du Haut-Rhin a voté à l'unanimité moins une abstention l'obligation pour les allocataires du RSA d'effectuer 7 heures par semaine de bénévolat au service des associations. Ceci sur proposition de son président, Eric Straumann et avec l'approbation du président de la nouvelle Région Est, Philippe Richert et du président de la région PACA Christian Estrosi.

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Cette proposition relève à l'évidence d'un cynisme décomplexé lorsqu'il est proposé à des personnes en grande précarité de "rendre" une contrepartie de la solidarité dont la collectivité fait preuve à leur égard. Belle solidarité en effet !
Elle nous renvoie aux heures sombres de notre histoire nationale, celles des Compagnies de Travailleurs Étrangers de 1939, lorsque parmi les quelque 400 000 réfugiés Espagnols, les hommes valides se voyaient enrôlés de force en tant que civils attachés aux travaux d'entretien dans l'armée française, en échange de leur hébergement et de leur nourriture.
C'est manifestement oublier que le S de RSA signifie Solidarité et que cette solidarité est précisément l'un des piliers du champ de compétences du Conseil départemental.
C'est également un glissement sémantique plus que grossier, puisque "bénévole" vient du latin "bene volens", signifiant "de bonne volonté". Où est la libre décision, condition sine qua non de la bonne volonté ?
C'est enfin infliger une double peine à des personnes déjà privées de toute ressource et privées également de ce qui leur permettrait précisément de les retrouver : un emploi.
Que le Président Richert et, plus loin de notre grande région, un autre Président de région tout aussi médiatique (Christian Estrosi), se permettent d'approuver cette décision en dit long sur le niveau de populisme de nos élus, à la recherche désespérée des voix que capte l'extrême droite avec ses discours d'exclusion.
Pour intervenir régulièrement dans les milieux associatifs régionaux, professionnellement ou comme responsable bénévole, je vois au plus près du terrain à quoi ressemble un bénéficiaire du RSA. Je conseille vivement à Messieurs Straumann, Richert et Estrosi de descendre de leurs locaux lambrissés et aseptisés pour aller voir la vraie vie des précaires et des sans emplois les plus démunis, ceux dont ils semblent penser que ce ne sont là qu'oisifs vivant aux crochets de la société.
Mais il est vrai que cela ne leur rapporterait aucune voix lors des prochaines élections, car ces personnes en question ne votent jamais. Leurs préoccupations étant bien plus terre à terre : manger, donner à manger à leurs enfants, payer leur loyer... Survivre.

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