• C'est Elisabeth Borne, ancienne directrice des concessions chez Eiffage (grand groupe dont les activités recouvrent entre autre celles de la construction d'infrastructures autoroutières) et directrice de cabinet de Ségolène Royal ainsi qu'Alexis Kohler, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron qui ont "négocié" en 2015 le protocole d'accord entre l'État et les concessionnaires d'autoroutes.
• Le 9 avril 2015, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, et le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, signent un protocole d’accord avec les représentants des sociétés APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône, groupe Eiffage - tiens, tiens… - et Macquarie), AREA (Société des autoroutes Rhône-Alpes, filiale de APRR), ASF (Autoroutes du Sud de la France, filiale de Vinci Autoroutes), Cofiroute (filiale de Vinci Autoroutes), Escota (Autoroutes Esterel-Côte d’Azur, filiale de Vinci Autoroutes), Sanef (Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France, contrôlée par la société Abertis) et SAPN (Société des autoroutes Paris-Normandie, filiale de Sanef).
• Pas moyen pourtant de connaître le contenu de ce protocole, et surtout pas les conditions financières : aux questions répétées du sénateur centriste Hervé Maurey, Emmanuel Macron répond le 30 juin 2015 qu’"une partie de ces accords relève d’une clause de confidentialité demandée par les sociétés d’autoroutes." - ce que ces derniers nient de leur côté.
• Il faudra attendre le 18 mars 2019 pour que le Conseil d'État, saisi par le militant écologiste grenoblois, Raymond Avrillier, oblige Bercy à lui communiquer les documents qu’il réclame depuis quatre ans. Le Conseil d’État estime que "le protocole transactionnel" signé en avril 2015 "présente le caractère d’un document administratif communicable.
• En résumé, ce protocole d’accord prévoit un allongement de la durée des concessions contre la promesse d’un investissement de 3,2 milliards d’euros sur 10 ans, ainsi qu’une augmentation des tarifs de péage à partir de 2019 et jusqu’en 2023. "C’est un accord très faible pour la défense des intérêts de l’État, estime l’ancien secrétaire d’État aux transports, Alain Vidalies. Compte tenu du rapport de force créé par les parlementaires et l’opinion, à l’époque, la peur aurait dû changer de camp. Les responsables des sociétés d’autoroutes ont été trop rapidement rassurés.".
Voilà une information qu'il est opportun de rappeler aujourd'hui, alors qu'un discours du président réélu promet un "souffle nouveau" sur la politique française et que la nouvelle Premier ministre s'apprête à prendre ses fonctions pour gouverner les affaires (nos affaires) en France.
Pour en savoir plus, c'est ici : https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-07-juillet-2019