Relecture : "Manon Lescaut" de l'Abbé Prévost. J'avais lu cet incontournable de la littérature française du 18ème il y a plus d'une trentaine d'années. Il ne m'en était pas resté grand chose et je l'ai redécouvert agréablement.
Point notable : ce roman est assez court et je l'ai fini en une journée - avec pas mal de temps dans le train, il est vrai. L'action est enlevée et les deux personnages principaux - le fort niais de Grieux et la gourgandine éponyme - incontestablement sympathiques. Le portrait de l'époque fait mouche, également, tout en arbitraires et en aventures.
Suis-je fan pour autant ? Probablement pas. Même si le style est élégant, il ne me fait pas vibrer. Et il manque tout de même au récit une profondeur de vue qui irait au delà du moralisme de pacotille auquel l'auteur lui-même ne fait pas seulement semblant de croire lui-même.
Maintenant, il faut dire que la première moitié du 18ème français est une époque assez indigente sur le plan littéraire : "Manon Lescaut" a le mérite d'y faire sensiblement mieux que la moyenne.