J’aurais aimé aimer davantage “ De la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne à la guillotine“, ouvrage qui rassemble plusieurs des écrits les plus significatifs d’Olympe de Gouges. Le fait est qu’au delà de leur incontestable intérêt documentaire, les lire ne m’apprend pas beaucoup plus que le fiche wikipédia consacrée à une femme qui est à juste titre une des figures les plus marquantes et les plus significatives de l'histoire du féminisme.
Mais pas de la littérature et c'est fort dommage. Son style n’a rien de scandaleux mais il est très daté et sans inspiration particulière et ne véhicule pas d’émotion spécifique.
Sauf un texte, le dernier, qui est renversant. Ce sont les dernières lignes d’Olympe, son adresse à ses juges, ses bourreaux. Elle ne se fait aucune illusion sur son sort mais elle reste droite dans ses bottes, sans rage, bien qu' habitée d’une froide colère, toute en dignité. Elle parle de son fils, sans pathos, et dans les mots qu’elle écrit pratiquement de l’autre côté de la tombe, on lit encore l’espoir et la détermination. Là, honnêtement, même à plus de deux siècles d'écart, cette lettre d'une morte est bouleversante.
