LETTRE OUVERTE
Le collectif SCID CFDT des Grands Magasins parisiens
Galeries Lafayette Haussmann
Printemps Haussmann
Printemps Siège
Printemps Italie
Le Bon Marché
Fédération des services CFDT
Gilles DESBORDES – Secrétaire Général
Paris, le 10 septembre 2015
Objet : Négociation de branche – ouverture des dimanches
Monsieur le Secrétaire Général,
Nous avons appris que les négociations de branche sur les ouvertures des dimanches et de nuit avaient commencé à l’UCV le 3 septembre 2015, en présence d’une délégation CFDT mandatée par la Fédération des Services.
Nous tenons dans cette lettre à vous exprimer notre profonde indignation.
Nous, militants de terrain SCID CFDT et élus par les salariés des Grands Magasins parisiens n’avons jamais été consultés par la Fédération des Services en amont de l’ouverture de ces négociations.
Aucun militant de terrain SCID CFDT des Grands Magasins parisiens ne fait partie de cette délégation, contrairement aux autres organisations syndicales présentes.
La délégation mandatée par vos soins a demandé dès le départ une négociation de branche pour écarter les sections SCID CFDT des grands magasins parisiens, notoirement opposées au travail du dimanche et de nuit.
Ce déni de démocratie des militants représentatifs des grands magasins parisiens et des salariés qui les ont élus fait suite au démandatement intempestif en avril 2015 des délégués syndicaux du Printemps Haussmann pour la NAO, alors même qu’ils étaient en cours de négociation sur la composition du CCE et la mise en place d'une mutuelle d'entreprise obligatoire.
Aucun débat avec le SCID (syndicat du commerce parisien) n’a pu avoir lieu sur ce sujet sensible lors du dernier Congrès de la Fédération des Services en juin 2015 à Montpellier, l’accès au Congrès nous ayant été formellement interdit.
Coïncidence des dates ? Aucun débat n’a non plus eu lieu avec les militants SCID des grands magasins parisiens lors du dernier Congrès confédéral de mai 2014, les dirigeants du SCID ayant été également interdit d’accès.
Nous sommes scandalisés qu’une union de syndicats se revendiquant « démocratique » fasse ainsi fi des revendications de ses militants, de ses élus et de ses adhérents dans cette période de grands bouleversements sociaux.
Nous vous rappelons que la position du syndicat du commerce parisien sur le travail du dimanche et de nuit a été adoptée par les adhérents lors du Congrès du 17 novembre 2014, en ces termes :
2.1. Dérégulation du temps de travail
2.1.1. Dans le cadre de notre lutte contre la dérégulation du temps de travail, le syndicat cherchera à réunir les autres partenaires sociaux et les pouvoirs publics afin d’entamer des actions sur des déréglementations, comme des ouvertures de magasins matinales ou des fermetures tardives, les jours fériés, les ouvertures le dimanche, les journées à rallonges.
2.1.2. Le syndicat réaffirme sa volonté de se positionner contre toute ouverture dominicale. Il le fera en respectant ses champs de compétence géographique et professionnelle et en sollicitant le cas échéant d’autres organisations syndicales pour participer à cette démarche.
2.1.3. Le syndicat portera devant les instances compétentes toute ouverture illégale du dimanche constatée.
2.1.4. Le syndicat donnera un avis défavorable systématique à toute demande de dérogation au repos dominical et fera part de son opposition à toute sollicitation proposant des jours fériés travaillés, formulée par les pouvoirs publics (préfectures et mairies).
Où se situe la Fédération des Service CFDT dans le combat pour le progrès social, la préservation de la santé des salariés et de l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle ?
Où se situe la Fédération des Services dans la lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes dans le commerce où les salariés sont à 70% féminins, où le temps partiel est à 80% ou 90% féminin ?
Les conditions de travail et de vie des salariés du commerce parisien sont de plus en plus précaires, pénibles et douloureuses.
La Fédération des Services a-t-elle pleinement conscience des impacts désastreux de la généralisation du travail du dimanche et de nuit sur la vie des salariés ? A-t-elle mesuré, en amont des négociations qu’elle mène seule, l’impact de cette dérégulation historique du temps de travail sur les risques psychosociaux qui explosent déjà dans le commerce ?
Nous demandons d’urgence une révision de la position de la Fédération des Services sur ce sujet, une étude des impacts sur les salariés et une concertation pleine et entière avec le collectif SCID CFDT des grands magasins parisiens des Galeries Lafayette Haussmann, du Printemps Haussmann, du Printemps Siège, du Printemps Italie et du Bon Marché.
Dans l’attente de votre réponse, recevez nos salutations syndicales.
Le Collectif SCID CFDT des Grands Magasins Parisiens