Franklin Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika (avatar)

Franklin Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika

Docteur en Philosophie, Ecrivain, Intellectuel engagé pour l'Etat de droit en l'Afrique et la réforme équitable des relations internationales

Abonné·e de Mediapart

413 Billets

0 Édition

Billet de blog 3 février 2025

Franklin Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika (avatar)

Franklin Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika

Docteur en Philosophie, Ecrivain, Intellectuel engagé pour l'Etat de droit en l'Afrique et la réforme équitable des relations internationales

Abonné·e de Mediapart

DE LA RESISTANCE CAMEROUNAISE:REFORMISME NEOCOLONIAL & PANAFRICANISME REVOLUTIONNAIRE

La scène de l'opposition politique camerounaise se scinde. D'une part, ceux qui croient que le changement peut provenir de l'usine électorale partisane du régime Biya, ELECAM. D'autre part, ceux qui savent que le changement politique viendra essentiellement de la mobilisation transethnique, transrégionale, transreligieuse et panafricaine

Franklin Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika (avatar)

Franklin Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika

Docteur en Philosophie, Ecrivain, Intellectuel engagé pour l'Etat de droit en l'Afrique et la réforme équitable des relations internationales

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

La scène politique camerounaise se clarifie comme l'eau de roche en 2025. D'une part, ceux qui croient que le changement peut provenir de l'usine électorale du régime Biya, ELECAM, dont la composition partisane annonce par anticipation les résultats partisans. D'autre part, ceux qui savent que le changement politique viendra essentiellement de la mobilisation transethnique, transrégionale, transreligieuse et panafricaine des Camerounaises et des Camerounais des 10 régions du pays et des diasporas, pour une transition vers la Nouvelle République Fédérale du 21ème siècle Camerounais.

Le réformisme néocolonial, soumis aux diktats néocolonialistes et impérialistes étrangers, style essentiel du régime RDPC et de ses admirateurs plus ou moins conscients, s'accommode de la croyance surannée que l'organisme électoral à la solde du régime Biya soit en capacité de délivrer des résultats électoraux réflétant la volonté souveraine du Peuple Camerounais. Cette conception miraculeuse du changement populaire se heurte à quarante années de tricheries efficaces du régime Biya aux élections qui n'en ont depuis lors que le nom. Or, il est de notoriété que la base de données des listes électorales, véritable mappemonde de toute élection, est non seulement fausse, truffée de bourrages de votants, mais largement incomplètes, en raison notamment de l'application à tête chercheuse de la loi de 1968 sur la bi-nationalité. Et c'est précisément pour cette raison que le conseil constitutionnel a brutalement rejeté l'exigence de transparence récemment formulée par certains partis de l'opposition réformiste.

De facto, par la volonté successive des régimes néocoloniaux Biya et avant lui Ahidjo, des millions de Camerounais demeurent exclus des listes électorales en cette année 2025. Ne pouvant donc être électeurs, ni candidats aux élections dans leur propre pays natal, ces millions d'exclus n'ont pas d'autre chemin à suivre que celui de la mobilisation panafricaine révolutionnaire qui s'impose pour rebattre l'ensemble des cartes du vieux système néocolonial. Au point qu'on en arrive à cette incongruité qui veut que des opposants politiques sollicitent la générosité des diasporas même que l'écrasante majorité des Camerounais des diasporas sont non seulement exclus des listes électorales, mais aussi empêchés de candidater librement aux élections municipales, législatives et présidentielles du Cameroun.

Le panafricanisme révolutionnaire dans ces conditions reste la seule voie authentique de sortie de l'impasse camerounaise. Malgré tous les cris d'orfraie des esprits moutonniers qui ont renoncé à l'urgence de la pensée pour devenir des lanceurs de fatwas éculées contre les offres politiques différentes des leurs, une évidence historique s'impose: Il faut mettre au préalable fin au régime corrompu de Paul Biya pour pouvoir réorganiser le pays et consulter le Peuple dans des conditions exemplaires, transparentes et consensuelles. En appelant les Camerounaises et les Camerounais des dix régions et des diasporas à se battre pour obtenir la transition du pays vers un Etat de droit authentique, hors des fourches caudines des institutions corrompues comme ELECAM, les panafricanistes révolutionnaires savent que le redressement du pays passe par la remise à plat de toutes ses institutions dans une perspective originale, endocentrée et innovante. Il s'agit de sortir les Camerounaises et les Camerounais des enclos mentaux du tribalisme d'Etat et du tribalisme d'Opposition, de la corruption, du fanatisme, de la haine de la connaissance, de la haine de soi et de l'absence de vision civilisationnelle collective.

C'est cette voie que les grands leaders de la tradition upéciste des années 40, 50, 60 et 70 ont tenté d'incarner pour réaliser les aspirations profondes du Peuple Camerounais. Le récent rapport France-Cameroun 2025, en admettant que le pouvoir colonial français et ses alliés camerounais Biya et Ahidjo, ont injustement éliminé les véritables défenseurs de la souveraineté camerounaise, ouvre le chemin à la véritable réhabilitation historique des héros du panafricanisme révolutionnaire camerounais: Um Nyobé, Moumié, Osende Afana, Ouandié et plus d'un million de Camerounaises et de Camerounais massacrés par le colonialisme français et ses collabos africains locaux ne peuvent pas être morts en vain. C'est leur oeuvre qui doit être reprise et parachevée dans la Nouvelle République Fédérale du 21ème siècle Camerounais.

L'auteur des présentes lignes est conscient du trouble que cette vision panafricaniste du changement par le Peuple mobilisé sème dans les esprits endormis et lobotomisés par la drogue de l'attente d'un miracle d'ELECAM-BIYA. Une pensée audacieuse, forte et vigoureuse secoue la torpeur des dormeurs, troubles les calculs des ennemis inattendus de l'urgence de pensée, déjoue la propension camerounaise à la sectarisation du leadership politique sous la forme scandaleuse de l'intouchabilité des gourous. Mais, penser vraiment, c'est pouvoir, comme le disait si bien Alain, dire NON, lorsque notre conscience intérieure nous en intime l'obligation, quoiqu'il arrive. C'est dans les rues de Maroua, Garoua, Ngaoundéré, Bafoussam, Buéa, Bamenda, Yaoundé, Douala, Bertoua que se gagnera la lutte décisive et finale contre le régime de Paul Biya et non dans les urnes d'ELECAM-BIYA.

Ces choses, je les ai écrites et dites depuis les émeutes populaires de février 2008 . Je les ai gravées dans le marbre de mon livre de 2014, "Critique de la Tragédie Kamerunaise". Elles sont plus que jamais vraies: la souveraineté du Peuple Camerounais sera reprise par une immense insurrection citoyenne. Tous les Camerounais et Camerounaises qui me connaissent vraiment savent que je les ai toujours dites et défendues. Elles sont plus que jamais vraies! Et, écrivez ceci, tilana! Quand ces choses arriveront, je serai au coeur de mon pays natal, déterminé comme toujours à lui apporter le meilleur de moi-même. Ce sera la grande victoire historique du panafricanisme révolutionnaire camerounais.

En effet, à ceux qui me disent: "Viens ici sur le terrain et fais ce que tu dis, pour qu'on voie!" Je réponds: "J'y suis déjà, chers aveugles d'esprit, car mes idées, mes seules idées vous empêchent de dormir sur vos misérables lauriers! Ce qui doit être, que vous le vouliez ou non, sera, car ce que vous espérez, vous le craignez aussi!"

Dieu bénisse le Cameroun !

Dr Franklin Nathan Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika

Président du Collectif Diasporique Camerounais

Le lundi 3 février 2025

Rouen, France

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.