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Billet de blog 9 juillet 2024

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Le déni de réalité du Président Faye face à la Confédération de l'AES

Parler au conditionnel et au futur, en juillet 2024, du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO, c'est manquer gravement de respect à la souveraineté des Peuples et Dirigeants des pays de l'AES, car ladite décision a été prise dans le passé, et fermement, le 28 janvier 2024.

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Parler au conditionnel et au futur, en juillet 2024, du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO, c'est manquer gravement de respect à la souveraineté des Peuples et Dirigeants des pays de l'AES, car la décision a été prise dans le passé, et fermement, le 28 janvier 2024. Les dirigeants du Mali, du Burkina Faso et du Niger ne sont pas des mineurs immatures, pour qu'on croie qu'il suffirait de lancer des cris d'orfraie depuis Dakar pour les intimider.

Le président Bassirou Diomaye Faye a tort de prendre de haut les pays de l'AES en leur attribuant en outre la responsabilité du pire, alors que la CEDEAO leur a infligé des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines dans un passé récent, tout en les livrant à la vindicte internationale du néocolonialisme français et de l'impérialisme otanien.

La déclaration de guerre de la CEDEAO contre le Niger, en fin juillet 2023, a peut-être échappé à la vigilance de l'actuel président sénégalais, parce qu'il était dans les geôles du tyran Macky Sall en ce temps-là.

Enfin, tout le monde sait que la CEDEAO, sous le contrôle des puissances impérialistes occidentales, est une organisation régionale essentiellement anti-panafricaniste. C'est pour cette raison que le bêtisier de la CEDEAO est reproduit fidèlement dans toutes les feuilles de choux de la Françafrique et dans la propagande des medias mainstream de l'hégémonisme de l'OTAN. Le panafricanisme d'un Ouattara Dramane, d'un Akufo Addo , d'un Patrice Talon ou d'un Macky Sall est aussi imaginaire qu'un morceau de glace dans un feu ardent.

Au total, le Président Bassirou Diomaye Faye confirme nos critiques précédentes. Il n'a ni la profondeur, ni la compréhension, ni l'expérience nécessaires pour établir les relations de paix, de bon voisinage et de respect mutuel qui devront s'imposer entre l'AES montante et la CEDEAO déclinante, avant que la seconde ne disparaisse complètement, frappée par ses propres turpitudes.

Bien sûr, je sais que ce court billet enflammera encore les colonnes du fanatisme de certains de mes frères et soeurs du Sénégal. Mais je crois que la raison critique, ce bon sens dont Descartes disait qu'il est la chose la mieux partagée parmi les humains, finira par se réveiller chez celles et ceux qui surfent encore sur le nuage de l'arrivée récente des dirigeants de PASTEF au pouvoir au Sénégal. Les faits critiquables sont têtus.

La médiation sénégalaise pour la CEDEAO dans l'AES est condamnée, dans les conditions actuelles, à un échec cuisant. L'Histoire glorieuse de l'Afrique Révolutionnaire du 21ème siècle ne se fera pas dans l'ambiguïté et les atermoiements illimités.

Paris, le 8 juillet 2024

Dr Franklin Nathan Nyamsi

Président de l'Institut de l'Afrique des Libertés

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