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Franklin Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika

Docteur en Philosophie, Ecrivain, Intellectuel engagé pour l'Etat de droit en l'Afrique et la réforme équitable des relations internationales

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Billet de blog 23 avril 2020

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Cameroun: la patrie en danger! Appel à l'Union des Forces Démocratiques!

Ce mémorandum appelle les Camerounais à sauver leur nation menacée de disparition par un gouvernement fantôme dans un monde instable. L'urgence humanitaire devient d'autant plus lancinante que le Président Biya est introuvable depuis début mars 2020. Une vraie sonnette d'alarme à lire et partager!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

LA PATRIE EN DANGER : APPEL A L’UNION DES FORCES DEMOCRATIQUES DU CAMEROUN !

Illustration 1

Le monde s’effondre et chancelle sous nos pieds depuis qu’une maladie non encore maîtrisée s’est mis à décimer violemment et inexorablement les communautés, à bouleverser l’économie mondiale et surtout à remettre en cause notre existence en tant que genre humain.

Le monde s’est arrêté en même temps, et c’est inédit, du jamais vu dans l’histoire de l’humanité ! La vie s’est interrompue, nos rues sont désertes, nous avançons masqués, ne sachant pas qui nous avons véritablement en face… bref, des scènes d’apocalypse dignes des films de science-fiction.

Cette pandémie qui sème désolation, mort et angoisse vient nous bousculer dans nos convictions et nos certitudes, dans notre relation avec l’autre, dans notre rapport à la nature.

Nous semblons impuissants face à ce minuscule virus ô combien dévastateur, et ce, malgré les innombrables avancées technologiques et scientifiques enregistrées depuis des décennies.

Le moment viendra sans aucun doute, où il faudra s’interroger sur notre mode vie, sur la gouvernance mondiale, sur ce paradigme qui a exclu l’homme de la finalité des objectifs de développement en imposant cette culture du sprint vers l’inconnu qui a engendré égoïsmes, replis identitaires, pour la recherche effrénée de profits.

Des pans entiers de l’humanité en nous ont été sacrifiés sur l’autel d’un capitalisme sauvage sur le retour - assimilable à une forme d’accumulation primitive - qui s’est emparé des Etats les plus puissants et des institutions multilatérales pour réguler et mouler le monde dans un modèle cannibale où les hommes et femmes de ce monde, des citoyens ordinaires, sont broyés et mangés pour alimenter la soif de vampires des temps modernes.

En attendant on vit dans la peur, se demandant à chaque instant : à qui, à quoi doit-on s’en remettre ?

C’est là que dans notre organisation en tant que société structurée, on tourne les regards, malgré tout, vers l’Etat et ceux et/ou celles qui l’incarnent pour rechercher réconfort, orientations.

Et on a vu partout dans le monde les autorités politiques, religieuses, morales prendre toutes leurs responsabilités en s’adressant personnellement à leurs populations pour les rassurer, l’objectif étant partout le même : ramener la confiance, créer un esprit de solidarité, toutes choses devant renforcer la cohésion sociale. C’est cela le rôle premier d’un chef, sous toutes les latitudes !

En d’autres termes, l’engagement politique personnel de tout dirigeant présidant aux destinées d’un pays est indispensable, parce que en tant que garant de la Constitution, il est garant de la sécurité multiforme de ses concitoyens.

C’est lui qui, personnellement, a l’obligation de garantir l’équilibre de la société, et, en particulier, la solidarité, la cohésion et, partant le système de protection sociale, et en tout état de cause, tout ce qui touche à l’équilibre de la société, sa protection sociale, ses acquis sociaux, sa cohésion sociale, tout ce qui renvoie à la solidarité. On ne le dira jamais assez.

C’est le gardien de la vigilance nationale, des valeurs de la République, au premier rang desquelles la liberté et la solidarité, pour dire que le premier et le dernier mots lui reviennent.

C’est lui qui, personnellement, doit agir en cas de crise, faire face aux situations imprévisibles. Et pour cela il dispose des pouvoirs les plus étendus, notamment :

  • du pouvoir d’Etat, c’est-à-dire le pouvoir d’assurer l’autorité et la continuité de l’Etat ;
  • du pouvoir parlementaire, c’est-à-dire pour gérer le pays au quotidien.

Et on l’aura bien compris qu’il s’agit de pouvoirs dont on ne peut se départir ou se dessaisir, momentanément ou de façon permanente, au profit d’un quelconque collaborateur, si brillant fût-il, car l’ensemble des textes fondateurs existants sont assis sur la notion de contrainte et d’obligation d’engagement personnel en pareils cas.

Et partout dans le monde, tous se sont personnellement exprimés pour rassurer, ramener la confiance et faire vivre l’espoir, en toute responsabilité, en préconisant des mesures difficiles, plus ou moins restrictives, mais de nature à briser les chaînes de transmission dans le but ultime de freiner la propagation du virus.

Tous ! jusqu’à la Reine Elisabeth II qui, plus scintillante que jamais, du haut de ses 93 ans qu’elle porte fièrement, a tenu à s’adresser à son peuple pour rassurer, ramener la confiance et appeler à la solidarité.

Mais par la faute, la faillite d’un homme, Paul BIYA, et notre silence complice et donc coupable, le Cameroun, 2ème pays africain le plus touché par la pandémie, derrière l’Afrique du sud, est en train d’offrir au monde l’image scandaleuse de la nation la plus irresponsable qui soit.

On nous connaissait déjà dans d’autres tristes records, mais là le rubicond a été franchi ! Nous n’avons plus le droit de nous taire, TROP C’EST TROP !

Il va falloir prendre nos responsabilités, toutes nos responsabilités, en tant que citoyens, en tant que patriotes, pour notre survie !

Au Cameroun, le président de la République, chef de l’Etat, est porté disparu depuis quelques mois déjà. On ne le voit pas, on ne l’entend pas, alors qu’on nous a habitués à partager ses moments d’intimité, notamment lorsqu’il fête son anniversaire engoncé dans un costume exotique au goût colombien très prononcé.

C’est vrai qu’il est coutumier du fait, donnant libre cours à toutes sortes de rumeurs, surtout les plus folles, pour avoir à réapparaître, quand il le voudra, tel un messie, un magicien des films hindous.

Mais là, la coupe est pleine, elle déborde, l’heure est grave, la patrie est en danger !

Nous ne pouvons pas toujours laisser les autres faire le boulot à notre place !

Face à tant d’irresponsabilité, Tedros Adhanon GHEBREYESUS, ci-devant directeur général de l’OMS, a tenu à manifester son inquiétude en rappelant Paul BIYA à ses obligations dans une correspondance datée du 23 mars 2020.

Il y indiquait, entre autres : « Excellence, votre engagement personnel est nécessaire pour mobiliser les communautés et renforcer l’élan d’un mouvement sociétal contre le Covid-19. Votre voix et votre présence par l’intermédiaire des principaux moyens de communication… auront une valeur inestimable… » En français facile et moins policé, il dit : où êtes-vous passé, monsieur le commandant en chef du Cameroun ? Le devoir vous appelle !

On aurait dit du KAMTO sans KAMTO !

Voilà un homme, Paul BIYA, qui, de tout temps, s’accroche aux divers avantages que lui procure sa position, mais jamais ne se préoccupe des devoirs et obligations attachés à sa fonction. Il s’agit bien du binôme jouissance et irresponsabilité sur lequel il a assis toute sa stratégie au point de nous faire intégrer dans nos esprits qu’il est le mandant et nous ses mandataires et obligés, dans un contexte de violation permanente de notre Loi Fondamentale.

Il en est arrivé à se convaincre et à faire admettre à notre subconscient collectif qu’il ne saurait être objet de destitution, alors qu’il réunit tous les éléments et ingrédients constitutifs l’exposant à une telle procédure.

Il joue de la Constitution à sa guise, surfant sur les limites qu’elle présente et surtout sur nos peurs qui l’ont érigé en véritable totem, lui abandonnant ainsi notre pouvoir en tant que peuple, seul souverain !

Il faut absolument clarifier les choses, car il en va de la légitimité de la fonction qu’il occupe et de notre devenir en tant que nation.

Sortons de la distraction que ses affidés et lui-même veulent nous imposer en nous enfermant dans des débats sur son état, sa présence physique, sa mort, sa force, ses silences, pour engager le seul qui vaille : SA RESPONSABILITE.

En l’espèce il est important de rappeler en le martelant qu’il est responsable devant le peuple, seul souverain.

Et pour parler de la responsabilité du chef de l’Etat, il n’y a que 2 hypothèses sur le plan du droit :

  • Responsabilité du fait des actes accomplis dans l’exercice du mandat présidentiel,
  • Responsabilité du fait des actes non accomplis dans l’exercice du mandat présidentiel

Ensemble, nous allons nous livrer à un exercice qui va nous conduire à faire le constat que non seulement que notre Constitution est en permanence violée mais surtout à conclure que Paul BIYA n’est plus l’homme de la situation, si tant est qu’il l’ait été un jour, pour en tirer toutes les conséquences de droit.

Nous avons à disposition quelques éléments de notre Constitution pour conduire notre démarche et que nous allons utiliser :

Art. 5. - (1) Le Président de la République est le Chef de l'Etat.

   2) Elu de la Nation toute entière, il incarne l'Unité Nationale ;

        Il définit la politique de la Nation ;

        Il veille au respect de la Constitution ;

                   Il assure par son arbitrage, le fonctionnement régulier des Pouvoirs Publics ;

                   Il est le Garant de l'Indépendance Nationale, de l'intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l'Etat du respect des traités et accords internationaux.

Art.6. - (4) En cas de vacance de la Présidence de la République pour cause de décès, de démission ou d’empêchement définitif constaté par le Conseil constitutionnel, le scrutin pour l’élection du nouveau Président de la République doit impérativement avoir lieu vingt (20) Jours au moins et cent vingt (120) jours au plus après l’ouverture de la vacance.

Art. 8. - (1) Le Président de la 'République représente l'Etat dans tous les actes de la vie publique.

              (2) II est le Chef des Forces armées.

              (3) Il veille à la sécurité intérieure et extérieure de la République.

Art. 9. - (1) Le Président de la République peut, lorsque les circonstances l'exigent, proclamer par décret, l'état d'urgence qui lui confère des pouvoirs spéciaux dans les conditions fixées par la loi.

              (2) Le Président de la République peut, en cas de péril grave menaçant l’intégrité du territoire, la vie, l’indépendance ou les institutions de la République, proclamer, par décret, l'état d'exception et prendre toutes mesures qu'il juge nécessaires. Il en informe la Nation par voie de message.

Art. 10.- (2) Le Président de la République peut déléguer certains de ses pouvoirs au Premier Ministre, aux autres membres du Gouvernement et à certains hauts responsables de l'Administration de l'Etat, dans le cadre de leurs attributions respectives.

              (3) En cas d'empêchement temporaire, le Président de la République charge le Premier Ministre, ou en cas d'empêchement de celui-ci un autre membre du Gouvernement, d'assurer certaines de ses fonctions dans le cadre d'une délégation expresse.

Commençons par le plus simple. En revisitant l’article 10 en son alinéa 3 qui est fondamentalement différent de l’alinéa 2 : il y est clairement indiqué qu’en cas d’empêchement temporaire, le président de République peut octroyer une délégation expresse au premier Ministre, ou en cas d’empêchement de celui-ci un autre membre du Gouvernement, à l’effet d’assurer certaines fonctions.

Mais nous savons tous que ces dispositions ne sont pas respectées puisque cette délégation expresse a été octroyée au SGPR qui n’est pas membre du Gouvernement, et donc en totale violation de Loi Fondamentale, par un tour de passe-passe qui permet d’observer qu’on a procédé par fusion de 2 types de dispositions.

Et nous savons où cela nous a conduit avec ces grossières variations constatées dans l’évolution des contours de la signature scannée ou non de Paul BIYA. De qui se moque-t-on ?  C’est à partir de là que les plus avisés s’interrogent fort à propos sur la situation réelle qui prévaut au sommet de l’Etat.

En même temps on peut conclure dans ce cas que l’article 5 qui dispose en son alinéa 2, entre autres, que le président de République, chef de l’Etat, veille au respect de la Constitution, a donné lieu à application différente de ce que prévaut la Loi Fondamentale.

Dans le même article, il est précisé qu’il est le Garant de l'Indépendance Nationale, de l'intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l'Etat.

Mais dans la pratique il est parfaitement clair et établi que la permanence et la continuité de l’Etat qui relèvent de ses prérogatives exclusives bien encadrées sont exercées par un imposteur qui a illégalement reçu pouvoirs par délégation expresse. Nous sommes en plein dans la double faute, et bien au-delà !

A l’article 8 il est prévu :

(1) Le Président de la République représente l'Etat dans tous les actes de la vie publique.

(2) II est le Chef des Forces armées.

(3) Il veille à la sécurité intérieure et extérieure de la République.

Il n’est nullement nécessaire d’être juriste chevronné pour faire le constat qu’il ne représente plus l’Etat. Tous les chefs, en leurs habits et prérogatives de chefs des Forces armées, sont montés au créneau et ont pris leurs responsabilités, toutes leurs responsabilités, sauf un seul, Paul BIYA !

Nous sommes en temps de guerre, et il est incompréhensible qu’un Général déserte le champ de bataille, abandonne ses troupes à elles-mêmes et cède ses pouvoirs à un capitaine, que dire, à un simple lieutenant.

La désertion constatée dans pareil cas peut être assimilée à de la haute trahison et on devient alors passible de la Cour martiale.

Ensemble, notons au fur et à mesure l’ensemble d’actes non accomplis qui s’accumulent et qui exposent Paul BIYA à la procédure de destitution.

Et c’est au regard de ces éléments qu’on est obligé d’aborder le problème du vide vécu au sommet de l’Etat, non pas pour sombrer dans les aspects macabres de la question, mais pour faire le constat que le président de la République a cessé de donner à son peuple – seul souverain – des preuves de capacité, des preuves de vie tout court.

En d’autres termes, nous sommes en plein dans le cas de vide au sommet qui peut s’analyser en droit et en fait surtout dans le contexte actuel.

Et sur le plan du droit, vient le moment où on peut se poser la question de savoir dans quel délai on peut commencer à s’inquiéter et s’estimer fondé à poser le problème d’un éventuel vide pour pouvoir engager la dynamique de sa constatation.

Le problème se pose lorsque le président de la République-individu se retrouve ou crée un environnement et un contexte tendant à faire croire qu’il se retrouve dans l’impossibilité de continuer de remplir sa fonction. Et en droit cette impossibilité est connue par deux concepts complètement distincts : l’empêchement et la vacance.

L’empêchement est une impossibilité officiellement constatée pour un gouvernant d’exercer ses fonctions.

Et deux cas sont prévus : la cause est temporaire et le président retrouve sa fonction

Laissons-nous guider par le professeur de droit public et spécialiste du droit constitutionnel, François LUCHAIRE, qui définit la vacance ; la cause est permanente et rend impossible la poursuite du mandat ou de la fonction, et alors on parle de vacance.

C’est en cela que la vacance désigne « l’absence définitive du titulaire d’un mandat ou d’une fonction », selon le Dictionnaire du Droit Constitutionnel, par M. De VILLIERS et A. Le DIVELEC.

Autrement dit la vacance de la présidence de la République est la conséquence d’un fait juridique que le droit doit encadrer dans l’objectif de la préservation de l’intérêt supérieur de la Nation.

En ce sens, la sécurité juridique voudrait que les règles qui l’encadrent soient exemptes de subjectivité et d’ambiguïté.

Mais nous savons que dans nos contextes, et particulièrement dans le cas du Cameroun, où prospèrent des pouvoirs constituants instrumentalisés, il est difficile, voire impossible, de disposer de règles claires et constantes, symptômes du pouvoir patrimonialisé.

Et nul n’ignore que tenter d’évoquer l’absence, et à mots couverts le décès du président de la République, relève pratiquement de l’offense et de l’outrage à corps constitué, au chef de l’Etat qui serait donc une sorte de totem et de fait dépositaire d’un pouvoir mystique et intemporel, toutes choses qui concourent à œuvrer à l’accélération du passage d’un pouvoir personnalisé à un pouvoir institutionnalisé.

Empruntons à François LUCHAIRE, professeur de droit public et spécialiste du droit constitutionnel qui nous précise que « la vacance concerne une fonction, (alors que) l’empêchement (concerne) une personne ; la vacance est le fait qu’une fonction reste sans titulaire, l’empêchement est la situation d’un homme titulaire d’une fonction qu’il ne peut remplir. Cet empêchement peut être temporaire ou définitif ; s’il est définitif, il entraîne la vacance. »

A cela il convient d’ajouter et de préciser que la vacance est de fait, constatée de par la matérialité physique de la personne censée assurer la fonction présidentielle.

Et juridiquement donc, la vacance n’est susceptible d’être prononcée que dans le cas précis de l’absence définitive de l’homme supposé exercer la fonction vacante, et donc Paul BIYA qu’on n’aperçoit plus nulle part alors que les circonstances exigent sa présence.

En d’autres termes, l’empêchement temporaire pour simple maladie ne saurait entraîner vacance du pouvoir.

La seule condition supposée faire constater la vacance du pouvoir par une institution, est un empêchement définitif, donc la mort du président en exercice OU une maladie tellement invalidante qu’il serait dès lors, impossible pour lui, de présider aux destinées du pays.

Le cas d’incapacité physique permanente emporte par sa survenance vacance de la présidence de la République, en droit laissée à la discrétion d’un conseil médical ou ce qui en tient lieu.

Et généralement on lui préfère l’empêchement définitif qui renvoie à l’idée d’obstacle insurmontable susceptible de maintenir permanemment le président de la République dans l’incapacité d’être présent.

Et si nos souvenirs sont bons c’est bien pareilles circonstances qui ont amené Paul BIYA au pouvoir, son illustre prédécesseur, Ahmadou AHIDJO, estimant qu’il ne pourrait plus disposer de toutes ses facultés pour assumer ses lourdes charges à la tête de l’Etat. On parle bien d’engagement et de responsabilité individuelle !

Pour reprendre le fil de notre démarche, on peut retenir que la vacance est une situation objective dont l’existence ne se discute pas, et l’empêchement une situation subjective dont l’existence exige une appréciation confiée à une institution prévue par la Loi Fondamentale.

Si on distingue généralement ces deux notions, c’est parce que la 2ème exige une appréciation de l’organe désigné tandis que la 1ère s’impose par elle-même sans qu’il y ait besoin de la déclarer.

L’article 6 (4) dispose qu’en cas de vacance de la Présidence de la République pour cause de décès, de démission ou d’empêchement définitif constaté par le Conseil constitutionnel, le scrutin pour l’élection du nouveau Président de la République doit impérativement avoir lieu vingt (20) Jours au moins et cent vingt (120) jours au plus après l’ouverture de la vacance.

Si la déclaration de vacance est justifiée par la survenance de l’un des éléments identifiés et précisés dans la Constitution en termes de conditions, il n’en demeure pas moins que les constances et les inconstances des actes constitutifs affectent la procédure de déclaration de la vacance dans ses différentes étapes.

Dans le cas du décès du président de la République, la mort doit être entendue comme cessation de vie et son constat doit être fait selon les critères imposées par la Loi. Le de cujus n’a donc plus ni vouloir ni pouvoir, il n’a plus de droits.

Le décès, comme cause constante première qui entraîne la vacance du pouvoir demeure donc en droit constitutionnel camerounais le fait générateur de la vacance de la fonction présidentielle, et on comprend dès lors pourquoi le sujet reste tabou.                             D’où le flou qui entoure la question de l’enclenchement de la dynamique de constatation de la vacance, toutes choses qui exposent l’insécurité juridique permanente qu’offre notre système où les mécanismes prévus sont détournés de leurs fonctions au profit de leurs fonctions latentes avec ces dessous du jeu politique que la règle de droit ne peut servir.

Notre système rend donc la nation vulnérable, avec un président de la République qui n’est pas seulement la clef de voûte des institutions dans leur ensemble, mais de l’Etat global, l’alpha et l’oméga, et détenteur de fait d’un pouvoir constituant, d’où cette réglementation biaisée de la vacance du pouvoir.

Ceci dit, pour nous en tenir à ce que dit la Loi stricto sensu, il est réservé au seul président de l’Assemblée nationale le privilège de la saisine du Conseil constitutionnel aux fins de constat de la vacance de la Présidence de la République, et ce après avis conforme du Bureau de cette institution. Mais le flou persiste quant à l’initiative en matière de saisine individuelle ou collective du président de l’Assemblée nationale.

Il en va donc de l’engagement de nos parlementaires qui doivent prendre toutes leurs responsabilités devant l’Histoire dans ce contexte de Patrie en danger !

Les circonstances actuelles marquées par la propagation d’un mal ravageur commandent un comportement responsable qui ne semble pas être la chose la mieux partagée par nos responsables qui s’offrent en spectacle en adoptant un fonctionnement fait d’improvisations et de maladresses assumées dans un contexte de fin de règne, où les différents clans se regardent en chiens de faïence, avec pour objectif le contrôle d’un pouvoir à l’agonie.

Il n’y a visiblement plus de capitaine dans le bateau Cameroun totalement à la dérive, car comment expliquer que tout un premier Ministre en soit réduit à être contredit, contrarié par le moindre collaborateur qui en manifeste l’envie, lui indiquant au passage que les instructions, les vraies proviennent d’un seul homme, non pas du président de la République, mais du chef de l’administration de l’appareil administratif de la Présidence de la République, Le SGPR, qui se retrouve dans l’exécution et l’opérationnel, domaines pourtant dévolus aux départements techniques du Gouvernement seul responsable de la mise en œuvre de la politique du président de la République.

Il y a donc péril en la demeure, la patrie est en danger et on l’a vu avec cette pandémie que nous subissons à un niveau qu’on n’aurait pas dû connaître si le pays était gouverné, si les mesures édictées dans le monde avaient tout simplement été observées.

Qui ne se souvient de ce vol AF 800 du 17 mars 2020 qui a atterri sur le sol camerounais alors que les frontières devaient être fermées, comme cela s’est fait dans tous les pays où les autorités ont pris des mesures drastiques : évidemment, et à l’évidence on nous rétorquera que les Très Hautes Instructions étaient attendues. Malheureusement elles ne sont pas venues.

Ce vol a déversé sa horde de voyageurs, dont le président de l’Assemblée nationale himself, des épouses de dignitaires, qui ont refusé d’observer la quarantaine obligée et pris le risque d’introduire le mal et l’introduire dans le pays, prenant la responsabilité de mettre nos vies en danger. Viendra le moment où ils auront à répondre de tels actes criminels.

Et depuis, nous vivons avec la peur du lendemain, du voisin, du parent, la gorge serrée.

Aucune stratégie réfléchie, aucune action d’envergure, absence totale de prévision, de cohésion dans ce combat contre le Covid-19. Pour les entreprises, principales créatrices de richesse, aucun plan d’aide, pas de mesures d’accompagnement !

Tout est dans l’improvisation, dans les querelles infantiles, des batailles de chiffonniers alors que l’opportunité se présentait enfin pour engager un certain nombre d’actions déterminantes sur le plan politique.

Je veux parler de la crise du NOSO pour laquelle il était indiqué de négocier rapidement un cessez-le-feu sous le prétexte de pouvoir procéder à l’ouverture de corridors humanitaires pour permettre aux organisations d’apporter secours et soutien aux populations délaissées. Et l’occasion était d’autant plus indiquée que des groupes séparatistes ont manifesté leur volonté d’observer un tel processus.

Et dans un autre ordre d’idées, le problème de décongestion de nos prisons qui comptent une population d’environ 30.000 personnes, trouvait là solution sur recommandations de la communauté internationale, avec en fond la libération tant attendue des prisonniers d’opinion et principalement ceux impliqués dans la crise du NOSO, et plus particulièrement le leader AYUK TABE, ses compagnons, Mamadou MOTA et tous les cas de ceux et celles offrant de réelles garanties de représentation en justice.

Plus de 3 mois après le déclenchement de cette pandémie dans le monde, un peu plus d’1 mois après l’introduction de ce virus chez nous, et alors qu’on dispose de suffisamment de canaux pour bénéficier des meilleures pratiques observées ici et là dans cette lutte, on se retrouve à bricoler, à se contenter de présenter la centralisation de données incomplètes, et cerise sur le gâteau, à se défouler sur ceux qui prennent des initiatives louables, à l’instar de celle du président KAMTO. Une dépense d’énergie pour se perdre en conjectures, dans des débats juridiques mal maîtrisés, dans le but de distraire l’opinion et nous éloigner d’un complot qui se trame à l’insu du peuple souverain.

Il n’y a plus d’arbitrage, plus de voix autorisée, plus d’Etat organisé puisque nous voyons un premier Ministre ridiculisé en permanence, ployant sous le poids et le pouvoir réel ou supposé d’un SGPR omnipotent.

C’est pourquoi je crie que la PATRIE EST DANGER, et nous devons par tous moyens nécessaires engager A LA FOIS le processus de constatation de la vacance du pouvoir et la dynamique de destitution de Paul BIYA aussi bien pour des actes accomplis dans l’exercice de ses mandats successifs que pour ceux non-accomplis durant cette même longue période.

Unissons nos efforts et nos forces, ensemble nous mettrons à nu toutes ces manipulations qui tendent à nous éloigner de l’essentiel.

On nous montre la lune, cessons de maintenir le regard fixé sur le doigt.

Paul BIYA a failli, il a exposé nos vies, la Nation et il est temps pour lui de rendre compte.

PRENONS NOS RESPONSABILITES FACE A L’HISTOIRE, COMME UN SEUL HOMME, LEVONS-NOUS, PRENONS NOTRE DESTIN ENTRE NOS MAINS !

Fait à Yaoundé, Paris, Berlin, Bruxelles, Londres, Washington, Johannesbourg

Le 22 avril 2020.

Ont signé :

Le Collectif Diasporique Camerounais

Women for Change Cameroon

Le CODE

Le Mouvement de Février 2008

La liste des signataires sera progressivement complétée.

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