Voici à nouveau uen analyse de la crise et une solution au niveau de la zone Euro. Les solutions des politiques seront évaluées dans un autre billet.
L'absence de confiance des acteurs financiers en l'avenir les empêche de fournir des liquidités aux acteurs économiques. Ce manque de confiance entraine un coût élevé du risque et donc un pompage exorbitant de la valeur ajoutée. Plus ils manquent de confiance et plus ils font payer cher le besoin de liquidité. Il s'agit là d'un cercle vicieux. Mais il faut le maintenir à cause des vertus du marché !
Cette loi s'applique dans tous les domaines y compris le domaine public.Les Etats et les collectivités publiques sont logés à cette enseigne depuis plus de 40 ans. La sphère financière, c'est à dire la recherche du profit, s'étend progressivement à tous les domaines et contamine de plus en plus le domaine public.
Le secteur public est dépendant du marché financier: quand il est euphorique, le domaine public vit bien, quand il est déprimé, le domaine public est malade.
Pour rompre ce lien, deux principes:
- indépendance des deux domaines: domaine public avec argent public, domaine privé avec argent privé. Si le marché privé va mal, qu'il se débrouille tout seul pour aller mieux. Par les vertus du marché, les auto-régulations se mettent en place...
- le domaine public se réaproprie le droit de s'auto-financer. Les Etats ont une instance bancaire qui gère la monnaie et leur besoin de liquidité et ceci sans servitude à l'égard des banques privées.
En application de ces deux principes, instaurer une autorité au niveau de la zone Euro pour financer les Etats:
gérer la dette existante
pouvoir aux besoins futurs.
Pour s'émanciper des banques privées, il faut racheter ou éliminer les dettes actuelles. C'est ne plus dépendre des appréciations des agences de notations pour évaluer le coût du crédit et sa variation. C'est éliminer la rente des financiers, la dette se perpétuant d'une année sur l'autre.
Extraire le financement public du domaine bancaire privé est une opération lourde pour les finances inernationales. Le manque à gagner est considérable. Mais c'est un assainissement qui profite à terme à toute l'économie. C'est une garantie face à un marché qui reste libre... Il reste un espace encore pour jouer.
L'instauration de cette autorité se fait aussi pour garantir le respect de deux règles impératives: la règle d'or de l'équilibre budgétaire (après avoir épongé les dettes anciennes) et la séparation entre le budget d'exploitation et le budget d'investissement.
L'équilibre budgétaire impose aux Etats de ne dépenser que l'argent qu'ils perçoivent. La dette étant annulée vis à vis des banques privées, le budget des intérêts disparaissant, les finances publiques sont allégées (entre 40 et 50 milliards pour l'Etat français). C'est une bouffée d'air frais pour l'économie publique. Ce n'est pas pour autant que le gaspillage est autorisé. La rigueur de gestionnaire doit toujours s'appliquer. Pour besoin de privatiser pour l'obtenir.
Si l'exploitation publique garantit le maintien et l'exploitation du patrimoine public, son accroissement se fait par l'investissement public, par un budget d'investissement. Contre la tendance néo-libérale actuelle, il y a lieu d'augmenter les biens publics. Quand l'Etat investit, il accroit la richesse publique et peut accroitre la masse monétaire. L'instance bancaire publique s'autorise à lui accorder les liquidités nécessaires, à hauteur de l'investissement prévu.
Les Euro Bonds constituent un mécanisme voisin. Mais, attention, ces Euro Bonds ne sont pas à la merci des marchés. Ils ne peuvent pas faire l'objet de spéculation. Ils sont en dehors de la sphère du marché libre.
Si la BCE dépend à l'avenir des autorités publiques, elle peut loger cette autorité bancaire publique. Elle a alors la triple mission de gérer les dettes publiques, de gérer la monnaie (taux de change) et le taux de base interbancaire (contenir l'inflation).
Comment se fait le financement de l'activité publique ? En respectant l'équilibre budgétaire d'exploitation, la question se pose exclusivement pour l'investissment. Est-ce à dire que les subventions d'exploitation sont à éliminer ? Sans doute faut-il maintenir les subventions avec peut-être une plus grande riqueur qu'actuellement. Et que les investissements lourds se facent avec une faible rémunération. Les critères extra économiques sont à affiner dans le domaine public.
Pour mettre en application ces orientations, la construction des modalités de la mise en oeuvre est un vaste chantier.