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Cultive les oliviers et l'écriture...

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Billet de blog 5 avril 2008

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La taille des oliviers

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voilà six jours que je vous rabâche les oreilles avec mes propos sur la « rage d’écrire » alors, pour changer de chapitre, je vais vous narrer une histoire toute simple. C’est la vingtième année que je procède à la taille des oliviers entre mars et avril. C’est d’ailleurs en partie pour eux que je me suis installé progressivement en Provence. Mais c’est la première année que je me retrouve seul à la tâche.

Mon maître, mon ami Jacquot, a décidé, il y a quelques mois, de prendre sa retraite définitive, peu après ses quatre vingt ans. Il repose dans sa terre, celle des Alpilles qui l’a vue naître, celle qu’il a binée, sarclée, grattée, désherbée, morcelée pour y planter la marjolaine, des fleurs des champs, des fruits, des légumes de toutes les saveurs.Puis il y eut Ahmed qui, lui aussi, a pris congé du Midi pour s’en retourner rejoindre sa famille dans son pays natal, le Maroc, après des années de dur labeur. Avec lui, nous avons procédé à une taille massive pour redonner de la vigueur à ces arbres centenaires.La taille des oliviers est une science… dont je ne maîtrise pas encore toutes les subtilités. Il y a une certaine similitude avec l’écriture. Quelle branche, quel rameau vais-je sacrifier ? A chaque fois, c’est un dilemme entre celle qui donne du bois et celle qui donne du fruit ! Quelle phrase, quel mot vais-je choisir ? En écriture, ce n’est pas irrémédiable… puisque la rature existe !Sécateur en main, je trouve parfois le temps long. Je déplace le chevalet, je monte, je descends, je tourne autour de l’arbre, je prends du recul, comme un sculpteur, pour en définir les proportions. Il me vient parfois des idées d’écriture, en une heure j’écris un roman… Souvent, l’après-midi, je me colle un écouteur à l’oreille, j’écoute France-Inter. Je me prends la « Tête au carré », je ne sais si je suis « Là-bas » ou ici et je termine en beauté à la Salle Pleyel avec « Lodéon » !Aujourd’hui, de retour du verger, j’avais tout simplement envie de vous écrire...

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