J’ai du retard avec mes écritures à cause de ce voyage en Helvétie. A l'aller, je faisais l’éloge du TGV et d’une charmante jeune femme que j’entrevoyais par intermittence chaque fois que la porte pneumatique de communication fonctionnait. C’est fou ce que les gens circulent dans un train. Pour se détendre les gambettes, la vessie ou s’enfiler un godet au bar tout proche.
Aujourd’hui, j’ai fait le voyage inverse sur mon gros cube de 100 chevaux. Le TGV, longeant l’autoroutevers Montélimar, s’est payé le luxe de me faire la nique à 280 kilomètres/heure alors que j’approchais les 200 ! Juste un petit essai pour voir ce qu’elle a encore dans le ventre ma Pan European, une « grand tourisme » quatre cylindres en V, à la voie rauque comme un fumeur de Gitanes. Une moto de vioc, carénée, avec un pare-brise qui vous met à l’abri de l’air et des moustiques.
Je fête mon cinquantenaire de motard, sans plaies ni bosses ! Mais je me dis, et mes amis aussi, que je devrais poser les plaques ! La fameuse loi des probabilités… Donc, chaque fois que je prends la route, je me demande, et « ils »se demandent aussi, si ce sera peut-être la dernière fois ! Je les imagine à me faire suivre avec un corbillard !
Sorti de l’autoroute, j’emprunte une route sinueuse à ravir où l’on met la « compresse » pour utiliser le jargon des motards. Comme un cheval proche de l’écurie, j’ai accéléré la cadence et, au détour des Alpilles, j’ai bien failli finir dans le bac à sable !