C’est de toute façon l’éternel dilemme de l’œuf et de la poule, selon l’éditorial de Jacques Julliard dans Marianne du 11 novembre.
C’est pour ainsi dire une histoire radicale, lorsqu’il questionne le lecteur sur la radicalisation de l’islam ou l’islamisation de la radicalité ? Traduction : islamophobie ou islamophilie ? la confusion des genres pour le peuple des sans-dents !
Un peu léger, pour ne pas en dire plus, d’établir un parallèle entre l’œuf et la poule à propos du djihadisme ! Et pour ceux qui ne veulent pas aborder cette grave question philosophique, il n’y a qu’un moyen d’y échapper : se mettre la tête dans le sable comme une autruche.
Depuis l’avènement du voile, de la burka, du burkini, du djihad et des attentats, les autruches politiques et bien-pensantes parcourent le pays de droite à gauche, la plupart du temps, la tête dans le sac de patates au nord, et dans le sable chaud sur les plages du sud, pour ne point parler leur langue de bois.
Au niveau des philosophes, c’est la confusion la plus totale, mélangeant allègrement la laïcité et le comportement religieux, la radicalité et la radicalisation. Chacun s’exprime plus par idéologie politique que par connaissance réelle du problème, même si l’on trouve réunis : Debray et Chevènement avec Finkielkraut et Elisabeth Badinter.
En ce moment, deux éminences, Olivier Roy* et Gilles Kepel*, ont publié chacun leur livre défendant des thèses diamétralement opposées sur les causes du djihadisme. Les propos de Julliard sont ambigus, il ne se prononce pas vraiment, plutôt du genre autruche. Ce qui ne l’empêche pas de taxer de zemmouriens ceux qui pratiquent l’islamophobie, et d’islamophiles les plénélistes ! Merci Edwy, je suis du bon côté.
Pour l’instant, je suis un athée radical, mais cela pourrait s’inverser !
* « Le Djihad et la mort, Olivier Roy, Seuil
* « La Fracture » Gilles Kepel, Gallimard