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Billet de blog 20 septembre 2008

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C'est la fin de l'été, demain, l'automne pointe son nez...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'été selon Giuseppe Arcimboldo, 1573

Durant l’été, les petits-enfants, les cousins, les neveux, les amis de la ville ont profité des vacances pour rendre visite à ce parent perdu dans les oliviers de Provence. Une petite halte, une nuit, deux nuits ou parfois la semaine avant de rejoindre la grande bleue pour faire trempette dans un bouillon de culture et zigzaguer entre les méduses.

Parfois, on se retrouve une bonne dizaine au repas du soir. Tout le monde met la main à la pâte lors du concours de la meilleure pizza. Difficile de rivaliser avec Bruno, le pizzaïolo du village qui nous les livre à domicile quand le four se met en grève. Dan, le grilleur en chef nous sert des merguezà faire saliver un musulman en période de ramadan. Nat nous assaisonne une salade bio du jardin pas piquée des vers. Mais la reine, c’est Bernie avec sa soupe au pistou, servie froide comme un gaspacho. Papy peine à suivre pour servir des rasades de rosé de la Vallée des Baux.

C’est le prélude à la fête improvisée qui va se poursuivre jusqu’après minuit. Que de talents cachés, insoupçonnés qui se révèlent d’années en années. Margaux, ma petite fille, s’est mise à la guitare et entonne des chansonnettes de son cru. Maxime, son frère ainé, mime un combat de kung-fu avec Clément, son cousin. Au rythme des djembés, l’ambiance monte en puissance, atteint son paroxysme au moment où l’assemblée s’empare de tous les ustensiles qui leur tombent sous la main. Puis, tout redevient calme et silencieux lorsque John, notre poète, interprète les ébauches de ses chansons douces qu’il a composées, l’après-midi, sous le chêne vert, au fond du verger.

Une amie de longue date, c’est le cas de le dire car nous ne l’avions pas revue depuis près de 20 ans a refait surface pour nous présenter l’homme qu’elle vient d’épouser, son premier mariage. A soixante ans sonnés, elle n’a pas voulu rester « vieille fille ». Entre trente et quarante ans, elle était belle et désirable, à cinquante sans doute aussi. Elle devait être courtisée pour son physique de blonde évanescente. Il a fallu qu’elle prenne quelques rides, qu’elle se fane quelque peu, qu’elle perde son éclat pour jeter enfin son dévolu sur l’homme de sa vie qui a découvert ses qualités de cœur et non seulement celles de son corps. C’est tout de même surprenant de se revoir après une si longue absence. Qu’est-ce qu’on change en vingt ans ! Elle a dû le penser aussi… Elle n'est pas la seule à être à l'automne de sa vie.

Les touristes de septembre ont pris leur quartier d’automne. Des bagnoles de luxe, des 4x4 tournoient sur la place du village à la recherche d’un parking gratuit ou du resto le moins cher. Faut bien compenser le prix de l’essence. Il paraît que le pouvoir d’achat régresse malgré tous les clodos qui travaillent plus pour gagner plus…

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