La dernière fois, ce Provincial de Provence visitait le Salon de l’Agriculture qui englobe la culture bio, la culture intégrée, la production de foin AOC de la Crau et, grand Dieu, la culture à base d’OGM qui n'a pas réussi à franchir la frontière des Contes de Provence.
La dernière fois, ce Provincial de Provence visitait le Salon de l’Agriculture qui englobe la culture bio, la culture intégrée, la production de foin AOC de la Crau et, grand Dieu, la culture à base d’OGM qui n'a pas réussi à franchir la frontière des Contes de Provence.
Paradoxe de la langue française, le mot culture est employé pour des activités aussi distinctes que la plantation de melons. de tomates, de concombres ou la rédaction de billets d’humeur, de dissertations savantes ou de l'art de cultiver la lavande!
Cette fois-ci, notre péquenot a pris la route de Paris pour rencontrer des journalistes, des chercheurs, des blogeurs et éditeurs venus de tous horizons, des lycées, des grandes écoles et qui cultivent la culture de l’esprit, de l’écrit, du savoir et de l’échange au sein du Club créé par les fondateurs du journal numérique Mediapart.
Ils ne sont pas tout à fait ploucs, ici dans le sud, se dit-il. Au versant nord des Alpilles, c'est le pays des petits légumes et des fruits de Château-Renard et de Cavaillon qui, le soir venu, gorgés de soleil, s'en vont vers Paris. En échange, les cultivalteurs accueillent en été dans la cité papale d'Avignon des troupes de saltimbanques, de comédiens qui entraînent à leurs basques une foule bigarée venue du nord et d'ailleurs.
Au sud des Alpilles, on fait plutôt dans la dentelle avec le thym, le romarin, les olives et le vin de la vallée des Baux. On a nos ruines, romaines, notre Camargue, nos flamants roses. Mais c'est le pays du Félibrige fondé par Mistral pour assurer la défense des cultures régionales et de la langue occitane. Donc en matière culturelle, on fait dans le classique, la photo en Arles, la musique à la Roque d'Antéron, à Salon et Aix en Provence.
Par la fenêtre du TGV, notre Provençal trouve que la France est belle en montant vers le nord. Vignobles des Côtes du Rhône, prairies de la Drôme et de la Bresse, vallons de la Bourgogne et le plat pays de la Beauce, ce grenier à blé, notre baguette quotidienne. Il oublie même que la technologie de pointe l'emmène à près de 300km à l’heure. Pas de quoi rougir dans cette France qui doute, cette Europe qui se cherche, cet équilibre mondial qui vacille.
Le voici à Paris, dans le l2ème, à l'opposé de la Porte de Versailles, donc en direction de la Porte de Vincennes. Bon signe, il se rend à pieds par la rue Baudelaire... pour rejoindre un quartier inconnu, le marché de la place d'Aligre qui regorge de fuits et de légumes... Fuyez la culture... elle vous saute à la gueule!
Le plus dur reste à faire, atteindre l'antre de Mediapart et aborder ces intellectuels citadins. Depuis des lustres, les Provinciaux font en général des complexes face à cette intelligentsia parisienne, politique, culturelle, journalistique. De vieux clichés qui ont fait long feu car l’accueil de l’équipe de Mediapart fut d’une gentillesse, d’une amabilité et d’une simplicité qui le déboussola.
Après trois mois d’activité intense, de contacts multiples avec les adhérents de ce club interactif, Edwy Plenel, François Bonnet et leurs collaborateurs souhaitaient prendre langue avec ces participants anonymes, inconnus, virtuels, pour faire le point, les rencontrer physiquement et écouter leurs critiques et leurs suggestions.
Il ne regrette pas d'être venu pour cette rencontre constructive. La graine est semée, c'est de la bonne terre, ça a des racines et cela augure bien de la récolte à venir!