A l’approche de la septantaine, il est recommandé de rendre visite à son médecin de famille pour prendre la température. D’habitude, on le consulte quand on a mal quelque part. En urgence. Pour un blocage intestinal, un rhume des foins, une bronchite ou des palpitations aux pectoraux qui vous font craindre le pire. On fait l’inventaire du haut en bas et l’on soigne souvent le haut par le bas sans trop savoir pourquoi. Il y a belle lurette que les bains de siège ne font plus recette. Qu’à cela ne tienne, les chimistes ont inventé le suppositoire pour éviter les aigreurs d’estomac. Dans le prospectus des médics, dont les pilules enrobées de plastique tiennent le haut du pavé, il y a toute une litanie de contre indications qui vous incite à les jeter dare-dare aux chiottes. En un mot, il faut être bien-portant pour supporter toutes ces saloperies qui font la fortune des « chimiques ».
Donc à l’approche de la septantaine, on a eu le temps de souffrir ou pas de toutes les maladies imaginaires ou réelles. A priori, il semble qu’elles n’étaient pas mortelles puisque qu’on est encore ferme et droit sur ses deux pieds. Les douleurs sont diffusent, elles traînent partout du haut en bas. La nuque, raide la nuque, les bras, lourds les bras, le dos, grinçant le dos, les hanches, douloureuses les hanches, les genoux, bloqués les genoux.
Mais à part ça, tout va bien docteur ?
Que non monsieur. Les analyses, monsieur. Quelques pipettes de sang, une pour le cholestérol, une pour le sucre, une pour la prostate, une pour les globules et une pour celui que l’on n’ose pas nommer…
Par mesure de précaution et pour le plaisir de l’audio-visuel, on vous montrera sur écran couleur le cœur, le foie, les reins, l’estomac, les poumons et la vessie… Ben oui, tout juste si le toubib ne vous traite pas de vieille lanterne !