Faut avoir bon caractère, accepter les humiliations et les vexations d’un pouvoir présidentiel, car le soi-disant numéro un n’arrive, dans le meilleur des cas, qu’en deuxième position. S’il a du caractère, un tempérament catalan de surcroit, il lui est conseillé de fermer sa gueule ou de démissionner - Chevènement dixit –
Il y a une marge, me direz-vous, entre la fermer et louvoyer comme Valls l’a fait ce matin sur France-inter. Il est passé maître dans l’art du contorsionniste que l’on apprend, en principe, au cirque Medrano, mais surtout dans les arcanes politiques. Ce danseur mondain fait tantôt un pas à gauche, un pas à droite, il hume l’air du temps. Au Canada il était furibard à l’encontre d’un « président qui ne devrait pas dire ça » et, arrivé en métropole, il a été retourné comme une crêpe.
Pressé par Patrick Cohen de la question qui tue sur le bouquin de qui vous savez, hésitant, ne sachant que répondre, il a fini par dire ce matin qu’il était dévoué, respectueux, loyal, alors que mardi, à la réunion de groupe des députés socialistes, Valls avait déclaré, usant d’un passé composé remarqué : « J’ai été loyal [au président], je l’ai été, mais je veux d’abord l’être à ma famille politiqu ».
Fierté pour ce qui a été fait depuis quatre ans, fierté de libérer Calais – quatre années de gourbi ! – fierté de l’embellie sur le chômage en septembre et forcément fier de lui !
Malgré sa faconde, ce fiérot est à bout de souffle, il en a raz le bol d’avaler des couleuvres dont celle de Royal qui lui glisse des peaux de banane sur le non futur tarmac de Notre Dame des Landes ! Il se braque, prend à témoin un référendum bidon, le vote populaire, alors même que l’ex-compagnon de madame n’y croit plus ! Son principal adversaire, Macron, le faux-cul qui l’a pris de vitesse, n’a pas hésité à trahir celui qui l’a fait sortir du bois.
Jusqu’à quand tiendra-t-il dans ce jeu de dupes ? Il trépigne d’impatience pour enclencher sa campagne, sa loyauté ayant ses limites envers un président déloyal !