JE COMPTE LES MOUTONS...
Car le comptage est à la mode ; dernière suggestion : celle de compter les oiseaux car il sont en voie de disparition ! Je l’ai constaté ces derniers temps, le nid des chardonnerets accroché sous les tuiles du mas n’est plus habité depuis plus de deux ans.
La cause est peut-être liée à l’invasion d’une nouvelle race de « lézards Gecko » qui a fait disparaître le traditionnel lézard des murailles. Je ne les compterai pas car ils ne sont pas sympathiques.
Alors les oiseaux, c’est un comptage insoluble. J’ai bien essayé en parsemant le champ de graines de tournesol pour ainsi les voir rappliquer plutôt deux fois qu’une ! Quant au ciel, je me suis rendu à Aureille pour apercevoir deux Aigles de Bonelli alors que selon les on-dit, il y en a trois !
Il ne me restait plus qu’à descendre le petit Rhône en barque de pécheur pour compter par centaine les Hérons cendrés qui me faisaient la révérence, voire même se posaient sur mon esquif.
A l’étang du Fangassier, j’étais au moins sûr de voir plus de vingt mille Flamands roses en période de reproduction !
Il me reste à vous conter des statistiques les plus folles car c’est ainsi que fonctionne la société actuelle. La politique, l’économie, le social ne sauraient exister sans les chiffres, à chacun sa version plus ou moins juste ou fausse. La grève du 19 janvier… un million selon l’Intérieur, deux millions selon les syndicats. Qui croire ? Le bon peuple y perd son latin comme pour les retraites. A n’y rien comprendre entre les « plus » et les « moins », à ne plus faire confiance à l’Etat qui dicte sa loi comme ça lui convient, au mépris des électeurs.
On nous balance des chiffres, encore des chiffres sur le chômage, l’emploi, la reprise, le RSA, le prix réel de l’électricité, du gaz, de l’essence, les aides de toutes sortes. A chacun de se débrouiller dans ce brouillamini de règlements.
Enfin la vérité : on ne plus mentir aux Français sur le montant astronomique de la dette de 3000 milliards, soit 37.500.00 euros par citoyen, enfant inclus.
Il est tard, je suis fatigué, je vais me coucher, je me souviens que ma mère disait pour m’endormir : COMPTE LES MOUTONS !
FO28.01.23
