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Billet de blog 28 octobre 2014

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Titus, mon cocker savant

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Titus, mon cocker savant

Il est 17h00, mon cocker Titus vient  me réclamer sa pitance alors que durant l’horaire d’été, le repas du soir lui est servi à 18h00 !

Comment sait-il que depuis Giscard on bascule la pendule dans un sens ou dans l’autre au printemps et en automne. Il ne possède pas de Rolex à la patte gauche et encore moins une breloque horaire au collier.

Il doit en savoir des choses, me suis-je dit, même s’il ne lit pas la presse et n‘écoute que distraitement les infos à la radio. Cela m’a intrigué au point de tester son savoir en lui posant quelques questions sur l’actualité présente.

Du tac au tac, il m’a répondu en secouant sa tête de bas en haut et ses oreilles de gauche à droite. De gauche à droite… mais plus rarement en sens inverse, un signe qui ne trompe pas. Quant à l’intensité de ses vocalises, du grave à l’aigu, elles collaient à un demi-ton près aux réponses que j’espérais entendre.

Et de déduire que Titus est un chien savant, capable de jouer des tours à bien des humains. Les députés n’ont-ils pas modifié le statut des animaux approuvant qu’ils ne sont plus des biens meubles mais des êtres vivants doués de sensibilité. Ils auraient pu ajouter l’intelligence puisque chacun s’accorde à dire qu’il ne leur manque que la parole.

Je ne pouvais en rester là, il était indispensable que je connaisse le fond de sa pensée. Moyennant quelques gâteries, j’ai réussi à lui poser des électrodes sur son cuir chevelu. A son écoute, j’en ai d’abord pris pour mon grade, me reprochant de ne pas le considérer comme un être du règne animal à part entière. Oui, c’est vrai mon vieux, mais que deviendrais-tu sans moi, qui d’héberge, te nourris, te soigne tes bobos ? Veux-tu que nous parlions de choses sérieuses, de la situation de la France, du monde ?

Vous êtes tous dans le caca me répond-il, et nous avec malgré nos trente millions d’amis. On le remarque vers la fin du mois avec la diminution de nos rations alimentaires. Vos médias, vos politiques nous cassent les oreilles avec leurs coups de gueule, leurs débats, leurs promesses pour que tout change alors que rien ne change. Ils disent tout et son contraire. Votre chômage par exemple, une utopie d’imaginer pouvoir le résoudre en aboyant. C’est une crise de société, un mal endémique impossible à soigner comme la croissance. Et votre dette, ne comptez pas sur nous pour vous aider à la résoudre. Nous sommes interdits bancaires depuis toujours.

Et me dire encore qu’il a pris langue avec son copain Orwell, lui seul capable d’organiser la Ferme des humains avec notre aide, les animaux, mais à la condition qu’il ne mette pas au pouvoir ses copains comme cochons !

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