Malgré moi, je ne peux résister à décrire mon attirance pour les nymphettes, comme d’ailleurs nombre de mes congénères. Parfois, je me casse le nez, je ravale ma salive de bonimenteur lorsque l’une d’elle me gratifie d’une remarque cinglante : « vous pourriez être mon père » ! Et de répondre « grand père aussi, à vous de choisir. A l’évidence, ces passions amoureuses ne sont que des passades sans lendemain, la plupart du temps sans accomplir totalement l’acte sexuel, surtout lorsque ces « Lolita » sont pucelles. Ma différence d’âge, mon éducation, ma morale sans doute, m’interdisent de l’écrire, ni de le faire, considérant cela comme une salissure à l’égard d’une fille avec laquelle le séducteur sur le retour ne va pas y donner suite. Mais, ne sait-on jamais, cela peut encore m’arriver, malgré le décalage de génération, d’être en ménage avec l’une d’elle, avant que ma libido s’émousse ! Je suis un amoureux permanent, toujours aux aguets, il ne se passe pas de jour sans que je sois attiré par une femme dans la rue, sur une terrasse ou les transports publics, parfois je les suis, sans pour autant leur fondre dessus et les séduire. J’ébauche mille scénarios : que font-elles, où vont-elles, sont-elles heureuses ? Il m’arrive de les croiser à nouveau, ne ressentant plus la même attirance, le charme de la découverte est rompu. C’est le mouvement perpétuel de mes sentiments que je soigne en m’isolant de plus en plus dans ma tanière d’écriture.
Pour en avoir connues et fait une grande consommation, je n’ai jamais percé le mystère de ces jeunes filles libres de leur corps qui aiment les vieux, les hommes d’expérience, seuls capables à leurs yeux de les initier aux choses de la vie, comme une résurgence, un remake de l’amour paternel. L’avènement de la pilule, de la contraception, de l’IVG, ont libéré les femmes, ont modifié leurs désirs sexuels en passant à l’acte sans crainte d’être enceintes, en jetant leur virginité par dessus bord, au plus offrant. Faire l’amour sans amour, rien que pour le plaisir sensuel est devenu à la mode, on prend illico et on jette comme un kleenex. Que sont-elles devenues ces nymphettes de chair après cette période post soixante-huitarde ? La maxime « faites l’amour, pas la guerre » a du plomb dans l’aile et fait place au cursus traditionnel : concubinage, mariage, enfantement, vie de famille avec ou sans histoire, puis laissées en rade dans la force de l’âge, à l’affut d’une nouvelle vie.