François Hollande a été largement et sans contestation possible désigné candidat des socialistes et des radicaux de gauche pour l'élection présidentielle d'avril et mai 2012 lors des Primaires Citoyennes des 9 & 16 octobre 2011. Le président du Conseil général de la Corrèze n'aura pas de mal à mettre dans la posture du candidat à la magistrature suprême, tant on le sait (et le voit) habité par l'assurance qu'il a de son destin présidentiel.
Mais avant d'incarner la Présidence de la République, le rassemblement du peuple français, il va lui falloir être le candidat du peuple de gauche, donc du rassemblement de la gauche. Or il n'y a pas forcément une évidence naturelle dans cette affirmation. François Hollande peut légitimement se prévaloir de l'onction des Primaires Citoyennes qui ont vu près de 3 millions de Français se déplacer pour le 9 et/ou le 16 octobre. C'est un atout considérable que personne ne peut nier ou négliger, d'autant que si d'aucuns pourront affirmer que des électeurs de droite se seraient glissés dans le scrutin, leur nombre est à ce point Martine Aubry, les raisons d'un échec" ;
Entretien avec Philippe Aghion "il faut «un Etat stratège» pour sauver la social-démocratie".Toutes ces questions abordées doivent en ouvrir quelques unes plus larges et de moyen et long termes. C'est le secrétariat national autour de Martine Aubry qui a, en y associant les militants, les chercheurs, les intellectuels, la société civile, élaboré le projet socialiste. Il est capital que des signes clairs soient adressés aux socialistes et au peuple de gauche pour montrer que sur ce projet aussi Martine Aubry saura rappeler à François Hollande qu'il est engagé, malgré les récriminations d'une partie de son équipe.
D'autre part, l'un des apports du Premier Secrétariat Aubry a été non seulement de reconnecter avec le PSE mais aussi de faire évoluer ses positions et les positions des partis membres au même moment où nombre de ceux-ci comprenaient qu'il était temps d'évoluer et d'abandonner les veilles lunes sociales-libérales (SAP suédois, SPD allemand, SD danois). Pour soutenir cette vision, on rappellera la déclaration commune PS-SPD, les propositions pour sortir de la crise du PSE et l'intégration de la notion de "Juste échange" dans celles-ci.
François Hollande devra démontrer qu'il n'y a pas sur ces sujets de retour en arrière alors qu'il a pu laisser penser que ces propositions économiques et budgétaires étaient plus marquées par une influence sociale-libérale et une stratégie économique d'austérité, un programme sur lequel tous les partis sociaux-démocrates européens ont perdu les élections depuis 8 ans...
Frédéric Faravel
Secrétaire fédéral du PS Val-d'Oise en charge des relations extérieures