Le gouvernement nous enfume ! Il aura beau nous vanter les mérites d’une loi sur la transition énergétique, les bienfaits d’une autre sur la révolution numérique, il nous enfume et masque à son avantage les effets pervers de ces textes.
Au départ annoncée à partir du 1er janvier 2016, la suppression des sacs plastique à usage unique est reportée au 1er avril – aucune blague là-dedans. Comme s’il suffisait d’un claquement de doigt pour les faire disparaître. Sauf que derrière le plastique se cache en réalité une belle industrie – le gouvernement l’aura juste oublié ! – qui tente de survivre dans un paysage économique fébrile.
150 PME-TPE, 3.000 emplois et quelques centaines de familles… Voilà ce que l’équipe de Manuel s’apprête à faire valser d’ici quelques mois ! Car peu de personnes le savent, mais l’article 75 de la loi sur la croissance verte – vous savez, ce texte dont chaque mot a été pesé pour faire du pied aux écologistes ! – scelle bel et bien la mort du sac plastique. A croire que la France ne comptait pas assez de chômeurs…
Pour faire passer la pilule, le gouvernement nous sort l’argument choc de la création d’emplois – là encore, comme s’il suffisait d’un simple claquement de doigt pour faire apparaître l’activité. Sauf que l’industrie bioplastique (bénéficiaire dans l’affaire : elle va récupérer, pour un temps, les parts de marchés de la sacherie plastique !) ne pourra pas assurer longtemps les milliers d’emplois prévus. En 2017, seuls les rayons fruits et légumes accueilleront ces sacs biosourcés…
Au final, la demande se tournera nécessairement vers l’industrie du sac plastique biodégradable ou celle du sac en papier. Le premier ? Bien trop cher ! Le second ? Fabriqué en grande partie à l’étranger ! Autrement dit : en bannissant le sac plastique traditionnel, le gouvernement ne fait pas que détruire un pan industriel national, il grève également le porte-monnaie des ménages, qui supporteront logiquement la hausse des coûts de fabrication des nouveaux sacs. Il y a des temps, comme ça, où rien ne va…