La santé n’est pas une option. C’est un droit.
Pendant la pandémie de COVID-19, notre système de soins a été encensé, applaudi, glorifié. Les soignants ont tenu debout un pays vacillant. Les responsables politiques promettaient alors un “monde d’après” où les besoins essentiels, à commencer par la santé, seraient enfin prioritaires.
Et pourtant.
Aujourd’hui, le système hospitalier est en grande difficulté. Sous l’effet d’un budget insuffisant, les hôpitaux sont sommés de réduire leurs dépenses. À quel prix ? Faut-il supprimer des soins ? Reporter les prises en charge de plusieurs semaines, à plusieurs dizaines ou centaines de kilomètres ? La question est désormais quotidienne, tragiquement concrète.
Les soignants n’ont plus les moyens de faire face. Ils assistent, impuissants, à des abandons de soins. Et avec eux, ce sont les patients qui sont abandonnés.
Le monde d’après est-il celui d’avant… en pire ?
Malgré les engagements, le financement de la santé publique continue d’être sacrifié. L’Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) est voté en déficit, année après année, ignorant la gravité de la situation sur le terrain.
Et les conséquences sont déjà là :
- En 2024, 646 000 décès ont été enregistrés, soit 6 700 de plus qu’en 2023, et 33 000 de plus qu’en 2019.
- Le taux de mortalité atteint 9,4 pour mille habitants, contre 9,1 en 2019.
- La mortalité infantile, qui baissait régulièrement jusqu’en 2014 (3,5 pour mille), est repartie à la hausse : 4,1 enfants pour mille en 2024.
Fermer les hôpitaux n’a jamais été une solution.
Ce discours, déjà entendu, revient avec force. Mais il faut oser dire l’évidence : la seule réponse politique raisonnable est un plan de refondation de l’offre de soins.
La véritable efficience des soins, ce n’est pas le rationnement. C’est la qualité et la pertinence.
C’est la prévention et la prise en charge rapide, seul moyen réel de réduire durablement les dépenses de santé.
Inverser cette logique en faisant primer une vision strictement comptable, c’est aggraver les coûts futurs et surtout, sacrifier des vies.
Nous refusons que la santé devienne un business.
Nous refusons qu’on traite la médecine comme une industrie.
La santé n’est pas un marché. Elle est un bien commun.
Nous appelons à :
- Un financement exceptionnel immédiat pour sauver les hôpitaux.
- Une prise de conscience politique à la hauteur de la catastrophe sanitaire qui s’annonce.
- Une réforme structurelle et humaine, centrée sur les besoins de la population, non sur les logiques de rentabilité.
Il est encore temps d’agir. Comme pour la défense nationale, une décision politique forte doit précéder la catastrophe, et non la suivre.