La semaine de sucette

La semaine à venir sera une semaine de pur délire. Du jamais vu, jamais entendu. La campagne de dénigrement du “Non” en 2005, ça sera Bambi fait du tricot, à côté de ce qui nous attend.

On aura droit à la totale.
Les intox au programme, pour commencer. La crème des éditocrates qui découvrent l’Amérique et l’Alba, c’est fait. Un candidat paniquard qui se lance dans une intox au “plan secret de sortie de l’Europe”, on n’en est pas loin. Les chiffrages alternatifs par les déconomistes de carnaval et les experts du système, c’est en route. Les délires concernant la volonté liberticide de ce crypto-communiste d’obédience trotskiste, allons-y.
Nous n’entendrons jamais autant parler de Chavez et de Castro que cette semaine. On produira la photo qui prouve que Jean-Luc Mélenchon était invité d’honneur aux noces d’or de Voldemort en compagnie de Poutine. Et qu’il y a mangé des chatons. Des mythomanes manipulateurs nous expliqueront qu’ils ont été agressés par une armée de blattes mélenchonistes. Sa responsabilité dans l’assassinat de Kennedy sera enfin établie.

On aura droit à des attaques sur sa vie privée, ses anciens meilleurs amis viendront raconter qui est le vrai Mélenchon et je vous garantis que ça sera du croustillant. De vieux hoax puants ressortiront des poubelles, sa famille, ses proches et toute l’équipe de campagne en prendront plein la gueule aussi.

Et pendant ce temps, on continuera...

On parlera de l’urgence climatique, de la transition écologique nécessaire maintenant. Et pas dans cinq ans.

On fera campagne au nom de ces familles qui n’ont pas de toit au-dessus de leur tête, de leurs gosses qui vont à l’école après avoir passé la nuit dans une voiture aux vitres cassées et dont le seul repas de la journée est pris à la cantine scolaire.

On fera campagne au nom des neuf millions de pauvres que compte notre si riche pays. De ceux qui se tuent au travail. De ceux qui ne peuvent pas faire soigner leurs enfants.

On dénoncera encore ces plans d’austérité européens qui saignent les peuples et font le bonheur de la finance triomphante.

On parlera de moyens nécessaires pour développer nos écoles, nos hôpitaux. On parlera de relance de l’économie, de développement, de circuits de proximité, d’agriculture raisonnée, d’économie de la mer.

On parlera de paix et de tous les moyens que nous devons mettre en oeuvre pour écarter cette guerre si proche.

Oui, cette semaine tout va partir en sucette. Mais si les Français le décident ils pourraient bien aider le monde à entrer, enfin, dans le temps de l’humain.

“Je ferai ma part du travail. Faites la vôtre !”