Madame Lacroix-Ruiz a un préjugé favorable inébranlable sur l’URSS. Elle en a bien le droit, mais il faut le savoir avant de la lire. Cela ressort plus de la foi que de la raison.
J’ai pu “aller voir”, ce qui se passait de l’autre côté du rideau de fer avant qu’il ne disparaisse, et le souvenir d’un monde kafkaïen d’une tristesse infinie reste inscrit dans mon âme pour toujours.
Si le protestantisme et le catholicisme se sont combattu avec férocité pendant au moins 2 siècles, c’est qu’ils se sentaient différents au point d’être incompatibles, alors qu’ils puisent à la même source.
Il en est de même du capitalisme et du soviétisme, qui se sont combattus avec acharnement, alors qu’ils partagent les valeurs de la 4ème religion du livre : la religion du livre de comptes.
Le problème n’est pas de connaître le nombre de millions de tonnes de blé produit en un an, ni celui du charbon et de l’acier, ni celui du nombre de morts par telle ou telle cause, il est celui de savoir à quoi ressemblait le monde soviétique : à un cauchemar dont on ne se réveille pas.
Ceci n’enlève rien à la critique nécessaire du capitalisme. Un autre monde cauchemardesque, mais dans lequel il reste des interstices.