Beaucoup se désespèrent des incidents survenus avenue des Champs-Élysée à l'occasion de la 18ème manifestation des Gilets Jaunes : « Parmi les établissements touchés, l'emblématique brasserie Le Fouquet's a été attaquée par des dizaines d'hommes en noir, son auvent brûlé. De nombreuses boutiques ont été pillées: les chocolats de la boutique Jeff de Bruges, volés, étaient distribués par des «gilets jaunes» hilares, quand les enseignes Samsung, Lacoste, Hugo Boss, Zara ou Disney ont été endommagées. Des feux ont aussi été allumés face aux restaurants Ladurée et Léon de Bruxelles ou dans la boutique Longchamp... » Le figaro.fr – 17 mars 2019. Pour ceux-là, ils représentent le meilleur de ce que la France peut produire en matière de luxe et volupté.
Pour d'autres, dont je suis, ils incarnent le plus laid et le plus bête de notre époque, et ne représentent plus la France puisque ce qu'il reste du « luxe français » est produit ailleurs qu'en France, et que Disney, Samsung, Léon de Bruxelles etc..., n'appartiennent pas au Panthéon français, que l'on sache. Ils devraient être renommés « les portes du Tartare », parce qu'ils sont fréquentés par de grands criminels. En effet, ils sont devenus le point de ralliement de la racaille en Porsche : trafiquants de drogue, dealers d'héroïne, banquiers véreux, PDG de multinationales, politiciens corrompus, éditorialistes stipendiés des oligarques, enfin tous ceux qui incarnent la vulgarité et la médiocrité de l'époque. En bref, une perspective sublime pour Gala et Voici.
Pour rendre leur âme aux Champs-Élysées, il conviendrait de retirer le pavement en granit gris qui a recouvert la douce blondeur de ses trottoirs, granit qui n'a rien à faire à Paris, initiative malheureuse du Maire Jacques Chirac en 1994. On pourrait alors démonter les vitrines des boutiques de luxe, installer moult échoppes et guinguettes qui déborderaient en flots joyeux sur des trottoirs végétalisés. Des acrobates, des musiciens et des poètes s'y produiraient tout au long du jour et de la nuit. Ils redeviendraient le séjour des âmes vertueuses et belles, ce lieu que les grecs nommaient : « Champs-Élysées ».