Depuis hier 22 mars, les médias célèbrent sur les ondes le 50ème anniversaire du début du mouvement de mai 1968, et chaque journaliste y va de sa petite anecdote pour nous conter un genre de monôme étudiant.
Et très curieusement, les journalistes des médias ne parlent jamais, ou très rarement, des accords de Grenelle, dont la mesure phare fut une augmentation du salaire minimum de … 35 %. C'est Georges Pompidou, premier ministre du Général de Gaule, qui en fût le grand ordonnateur.
Si l'on appliquait cette augmentation à notre SMIC mensuel qui est de 1 498,47 € pour 35h, on obtiendrait, tenez-vous bien : 2 022, 93 € bruts, soit plus de 500 € bruts d'augmentation.
Immédiatement, les pleureuses Européistes : LR, UDI, Modem, En Marche, PS, et récemment, FN se mettraient à bramer que l'Euro nous interdit une telle mesure. En fait, rien n'est plus exact. La monnaie unique a été conçue pour que les riches deviennent toujours plus riches, et les pauvres toujours plus pauvres, et l'objectif a été atteint. Et tous nos libéraux, "chrétiens"-démocrates, "sociaux"-démocrates de clamer que l'inflation appauvrit les pauvres et enrichit les riches. La vérité est que c'est exactement le contraire :
- Un pauvre est endetté ou va être obligé de s'endetter pour acheter une voiture, une maison, etc... C'est un débiteur Si la monnaie se dévalue, ses dettes vont diminuer d'autant.
- Un riche détient des placements, et l'essentiel de ses revenus provient de loyers : loyer tout court (immobilier) loyer de l'argent (rémunération du capital). C'est un créancier. Si la monnaie se dévalue, ses créances vont diminuer d'autant.
Quand le salaire minimum augmente de 35 %, cela déclenche une inflation qui va alléger la dette des pauvres et raboter la créance des riches. Cette inflation qui profite aux pauvres est ce que redoutent le plus les thuriféraires de l'Euro, qui furent précédés par les thuriféraires du Franc fort. Depuis Keynes aucun économiste ne peut ignorer que l'inflation euthanasie les rentiers. A dose modérée, ce serait salutaire en France.
Il est effectivement impossible à un gouvernement français d'aujourd'hui de décider ce qui s'est décidé le 27 mai 1968. Enfin strictement impossible dans le cadre de l'Euro En effet, une perte de compétitivité à hauteur de 35 % entraînerait un effondrement de ce qui reste de notre industrie et de notre agriculture, faute de pouvoir dévaluer (dévaluer ne serait pas un handicap, mais un atout pour redresser notre balance commerciale). Et c'est bien pour cette raison que tous les partis politiques à l'exception des souverainistes et de FI refusent la sortie de l'Euro, le PC et quelques autres benoît Hamon souhaitant créer un "autre Euro" totalement fantasmatique, puisqu'il nécéssiterait une unanimité impossible.
La loi d'airain qui gouverne notre monnaie et qui tient en laisse tous nos gouvernements depuis le tournant de la rigueur décrété en 1983 par le révérend père Delors nous interdit de le faire. La grande et la petite bourgeoisie française ont adhéré à l'Euro en sachant très bien ce qu'elles faisaient. Elles gravaient dans le marbre des textes européens la garantie de leur domination financière sur le prolétariat. Les jérémiades de la "gauche modérée" qui plaide pour un autre Euro sont hypocrites, puisque la gouvernance de cette monnaie à été figée dans des traités qu'il est pratiquement impossible de détricoter.
Il n'y a pas et il n'y aura jamais de politique socialiste, social-démocrate, ou même socialisante, sans une sortie de l'Euro. Quand au SMIC à 2 000 €, il conviendra évidement qu'il soit libellé en autre chose que l'Euro, parce que, contrairement au titre de ce billet, le SMIC à 2 000 Euros, c'est impossible...