Ce 23 avril nous vivons la dixième élection présidentielle au suffrage universel de la Vème république. 4 candidats peuvent espérer atteindre le second tour, au regard des sondages traditionnels et des nouvelles techniques d'informatique décisionnelle appliquées au monde de la communication numérique. Ces nouvelles techniques prédictives se révélant au moins aussi justes que les sondages. Elles consistent à analyser un grand nombre d’occurrences (au moins un million) sur les blogs, réseaux sociaux, etc...en y appliquant des algorithmes qui vont donner un « poids » au candidat en fonction du caractère positif ou négatif des perceptions, avis et opinions exprimées.
Or Le Pen, Fillon, Macron et Mélenchon sont très proches, dans la fourchette 20-24 %. Les sondages dans le monde réel favorisant Le Pen et Macron, les sondages dans le monde numérique Fillon et Mélenchon.
Il n'est jamais arrivé que 4 candidats se retrouvent dans des fourchettes aussi serrées au premier tour d'une présidentielle. Nous avons connu :
- 4 premiers tours bipolaires en 1965, 1974, 1981, 1995, 2012.
- 5 premiers tours tripolaires en 1969, 1988, 2002, 2007.
L'élection de 1995 a vu un score serré entre Chirac et Balladur (2. 3 % d'écart), et celle de 2002 encore plus serrée entre Le Pen et Jospin (0,7% d'écart).Sur ces 9 élections, la gauche l'a emporté 3 fois, avec Mitterrand en 1981 et 1988, et Hollande en 2012. L'extrème-droite est venue brouiller la lecture droite/gauche du premier tour depuis 1988, soit dans 5 élections sur 9. Dans une moindre mesure, la présence de candidats écologistes aussi.
Dans 7 cas sur 9, un bon score de la gauche au premier tour était lié à un fort taux de participation. Les deux exceptions étant 1965, avec de Gaulle, et 2007, avec Royal. Inutile de revenir sur la spécificité de la candidature du Général, et dans le cas Royal, une partie de son camp (déjà le PS) ne l'a pas soutenu.
Il est permis de penser que le score de la gauche en 2017 sera lié au taux de participation. Si celui-ci est notoirement supérieur à la moyenne des 9 scrutins (80.2 %), la probabilité que Mélenchon soit au second tour sera forte.
Conclusion
Si la participation est plus faible qu'en 2012 : les chances de Le Pen et Fillon sont maximales.
Si elle est du même ordre : incertitude maximale, mais probabilité accrue Le Pen Macron.
Si elle est beaucoup plus forte : les chances de Mélenchon et Macron sont maximales.