Ce matin, cinquante musiciens dans un studio de grand luxe, une armée de techniciens, des mircophones et, sur le podium, un orchestrateur: Don Costa.
Le voici qui lève les bras pour donner le départ. Imaginer le frisson de se trouver en cabine et d'écouter, pour la première fois, ces accords de cuivre, brûlants comme une locomotive, et la rumeur éternelle des violons. "Prisonnier de l'amour": quel programme tout de même.
Des orchestrateurs, il en existe de toutes sortes, à chacun son génie. De Claus Ogerman ou Jean-Michel Defaye, de Jean-Claude Vannier même- quoiqu'il soit aussi cuisinier, peintre, auteur- il fut déjà question. Don Costa, c'était le roi du contre-chant, celui qui laissait deviner les plus belles étreintes à l'abri des archets.
Bien sûr, il bénéficiait des services d'un chanteur un brin talentueux-que ressentaient les tueurs quand ils entendaient leur maître fredonner ces romances? Mais, ce matin, force doit rester à la république des couturiers de première main, ces artistes que l'on dit de l'ombre et dont les lumières autorisent toutes les rêveries, ces Puccini de la chanson.