Son air ingénu ne saurait nous cacher sa volonté : mademoiselle Petibon tient les promesses de son nom, regarde l’avenir et se joue des entraves.
Aujourd’hui vous pouvez écouter Nouveau Monde, un florilège de d’arias et de chants. Baroque? Eh oui, bien sûr. Il s’agit, si l’on comprend, d’évoquer tout à la fois les derniers feux d’un continent tourné sur lui-même, ou compliqué de sortilèges, et l’aube de notre temps. Qu’importe…Les grincheux ne manqueront pas de lui dire : « Ma petite Patricia, le monde est plein de malfaisants ».
Nous séduisent la couleur de la voix, l’insouciance- y compris, comme chez Purcell, dans le drame- et le plaisir à partager. Voilà bien le disque à ne prendre qu’au sourire- « j’ai vu le loup » chante la jeune femme- à poser le matin sur la platine quand le givre murmure et le soir, à l’abri câlin de toutes les contrariétés.
A noter :
Patricia Petibon : « Nouveau Monde », orchestre et chœur La Cetra, direction Andrea Marcon. Label Deutsche Grammophon.