De nos jours, Alain Pacquier parle en prenant son temps.
Mais il conserve cette énergie qui signe les explorateurs, un instinct de psychanalyste qui lui fait baisser la tête pour mieux écouter quelque remarque au sujet d'un tiers- il s'agit de ne rien manquer- la bienveillance enfin de qui se passionne pour la vie, la musique ou le bon vin.
Le souvenir est là, d'un Fitzcarraldo des Charentes à la fin des années soixante-dix: Alain Pacquier dirigeait le festival de Saintes, rien que ça, stimulant, conduisant le mouvement général que l'on nomme aujourd'hui Baroque.
Aujourd'hui, le bonhomme dirige les Rencontres Musicales de Saint Ulrich et le label Chemins du baroque. Il a depuis longtemps choisi Sarrebourg et ses environs comme terre élective; mais il voyage aussi loin que possible, défriche, et partage le fruit de ses découvertes - on aimerait parfois dire aussi de sa fantaisie.
Le label Chemins du baroque offre toutes sortes de perspectives: un disque aborde L'apocalypse - imaginée par Buxtehude, Christian Geist ou Bach- un enregistrement nous fait écouter des oeuvres de Kaspar Förster, compositeur polonais du XVII ème siècle. Mais faut-il tout dire en un geste? Pauvre billet qui tente de saisir, en dix lignes, un destin.
Nous reparlerons de Pacquier. Disons simplement que le 12 mai prochain, à l'Oratoire du Louvre (145 rue Saint Honoré à Paris ) Gabriel Garrido dirigera l'Ensemble Elyma pour un programme consacré à Rome et disponible en disque: Domenico Mazzochi, Claudio Monteverdi ( Réservations: philippemaillardproductions.fr). A ne surtout pas rater.