La semaine de Nora Gubisch (III)

Passer de Wagner à Béla Bartók exige une souplesse qui n'est pas seulement vocale. "Quand j'ai chanté Le château de Barbe-bleue, j'admets avoir été gagné par une forme de trac, nous explique Nora Gubsich. Le désir de réussir entraîne une concentration maximale, à vous tourner la tête. J'avoue que dans ce genre de situation, je me demande: "Mais pourquoi est-ce que je m'inflige pareille folie?" Et puis j'entre en scène comme dans une autre dimension."

Tout cela paraît facile: on travaille avec acharnement le don qui vous a été offert et hop, tout va bien ! Mais chacun le devine, un parcours d'artiste est périlleux. Les choix de spectacles même obligent à de véritables dilemmes. "Il m'est arrivé de refuser tel ou tel rôle, dans des salles de prestige, non par crainte, mais par conviction que je ce rôle n'était pas fait pour moi. Je l'ai parfois regretté, mais je ne peux faire autrement que d'assumer ces élans".  (A suivre...)