Et Dieu? Vieille interrogation que Simon Rattle accueille avec un brin de surprise.
"C'est une question personnelle, dit-il en préambule Je n'ai aucune pratique, mais cela ne veut pas dire que je sois indifférent. Je connais le doute et je crois profondément au pouvoir de la métaphore". Un temps plus tard- un soupir? Un demi-soupir? Une pause plutôt- le chef d'orchestre admet qu'un musicien ne peut s'exonérer de toute spiritualité. "C'est par mon travail que j'entrevois la transcendance". Enfin, dans un mouvement dialectique appelé pirouette, il déclare qu'à Liverpool on compte deux clubs de football: Everton, soutenu par les catholiques, et le Liverpool Football Club, appuyé par les protestants. Une manière d'indiquer un penchant.
Après quoi Simon Rattle prend congé. Simple d'accès comme le sont les grands artistes que ne taraudent plus la vanité, la volonté de réussir, il salue chacun sans façons. Sur la ville, des roses de nuages fredonnent l'été. Un rien de Turner qui laisse rêveur et donne le désir d'écouter Brahms. En Europe, aujourd'hui, c'est la paix.
A écouter:
Rachmaninov: "The bells. The symphonic dances". Orchestre Philharmonique de Berlin, direction Simon Rattle. Label Warner Classics.
Stravinsky: "Le sacre du printemps, Appolon Musagète". Orchestre Philharmonique de Berlin, direction Simon Rattle. Label EMI Classics.
Brahms: "Les symphonies", Orchestre Philharmonique de Berlin, direction Simon Rattle. 3CD, label EMIClassics
Bruckner: "9ème symphonie" Orchestre Philharmonique de Berlin, direction Simon Rattle, label EMI Classics
Brahms: "Un requiem Allemand", Orchestre Philharmonique de Berlin, direction Simon Rattle, label EMI Classics