François Dumont, dont on écoute ce matin l'une des interprétations de Ravel, décortique Moussorgski: "C'était un original, un solitaire, dont les amis les plus proches ont fini par considérer qu'il était fou. Ce grand alcoolique a pourtant fait preuve d'une grande modernité- pas pour cette raison. Excellent pianiste, il a délaissé la virtuosité traditionnelle pour explorer des pistes inédites, sans concession." L'artiste, observant que l'illustre Modeste était contemporain de Tchaïkovski, souligne les divergences entre les deux compositeurs: "ils représentent vraiment deux choix opposés; celui-ci, lyrique et généreux, tourné vers l'occident, celui-là fidèle à la dureté de son pays, l'âpreté de la Russie, démarche que reconnaissait, qu'admirait Debussy".
François Dumont parle avec précision, très vite, comme qui veut convaincre, mais ne se hausse pas du col.Quand on lui demande où se trouve aujourd'hui sa vérité de soliste, il n'hésite pas deux secondes: "il est difficile de savoir où l'on en est dans son propre parcours, mais j'ai la chance de vivre ma passion". Il annonce alors mille projets. Lesquels? A suivre...
A noter:
François Dumont en concert le 12 octobre 2018 à 20h30, salle Gaveau 45 rue de la Boétie 75008 Paris. Téléphone: 01 49 53 05 07; adresse Internet: wwwsallegaveau.com
"Ravel, l'intégrale pour piano" par François Dumont, label Pianoclassics