Jean Martinon ( 1910-1976) comptait parmi les plus grands chefs; il fait l'objet d'un hommage exceptionnel.
Avec intelligence, les auteurs du coffret qui paraît ces jours-ci se concentrent sur les dernières années, pendant lesquelles Martinon, revenu d'une glorieuse aventure à Chicago, conduisit l'orchestre de l'ORTF. Il suffit d'écouter le traitement des cordes, à la fois sensuel et précis, la clarté sonore des cuivres, pour être embarqué.
Le programme, essentiellement français, donne une large part à Roussel - auprès de qui le chef étudia la composition. C'est une floraison joyeuse qui nous est proposée. Berlioz, Honneger et Poulenc aussi sont à la fête. Avec Jean Martinon, Camille Saint-Saëns accède à cette légèreté que son goût du tragique, parfois, réprime. On aime aussi la symphonie de Schumann ou l'extravagant Mandarin Merveilleux, dont les richesses nous montrent qu'il n'est point de frontière nationale au talent.
Sans nul doute, un trésor à saisir.
A noter:
Jean Martinon: "The late years", 14 CD, label Erato.