Est-il possible, face aux rigueurs de notre temps, de garder au coeur une pincée d'insouciance? Avec cette grande gigue de Joyce, oui. Les amateurs d’opéra connaissent bien cette jeune américaine, élevée dans le Kansas qui, plutôt que de renverser les tables de bridge au saloon de son quartier, s’est mise en tête de devenir une diva.
Après avoir mené de brillantes études musicales à l’Académie d’art lyrique de Philadelphie, après avoir intégré les programmes de jeunes artistes des opéras de San Francisco, Houston et Santa Fe, Joyce DiDonato a débuté au Metropolitan Opera de New York en 2005-2006. Un début dans la vie, dirait Balzac. Mezzo-soprano- tessiture qui se situe à la frontière du drame et de l’humour- elle a gravé, voici quelques mois, Diva-Divo, programme discographique dont le titre sonne comme un hommage à l’une des fameuses comédies de Blake Edwards et qui associe les rôles féminins à ceux du répertoire où la chanteuse incarne un garçon : Marguerite chez Berlioz ou Chérubin chez Mozart. Une fantaisie de belle tenue, gourmandise à ne pas laisser passer.
Joyce DiDonato Diva-Divo, Virgin Classics