Samedi matin, soleil d’hiver et cris de corbeaux, le temps vient de songer à lire, à l’abri d’une tasse de thé, d’un bol de café crème.
A deux pas du fauteuil, disposer les œuvres que Gilles Cantagrel a consacrées à Jean-Sébastien Bach : Le moulin et la rivière, une belle étude thématique ; l’analyse des Cantates, suivie d’un volume dédié aux Passions. Voilà de quoi tenir une année. Trois lignes de Cantagrel guérissent de bien des tourments, tant leur auteur nous rend accessible ce qui paraît obscur, sans une once de condescendance ou de démagogie.
Mais le bonheur aussi se trouve dans la littérature. Essentielles, dit-on souvent: la sonate de Vinteuil- Saint-Saëns ou Franck, un peu des deux sans doute- et les pages que Proust a déployées sur les Ballets Russes. Il serait dommage d'oublier ce que disent Baudelaire à propos de Wagner, Stendhal de la Scala, Diderot du neveu de Rameau quand il fait semblant de jouer du violon. L’ami Perec aussi bien entendu : « je me souviens de Lester Young au club Saint Germain. Il portait un complet de soie bleu avec une doublure de soie rouge ». Et vous ? Quelles pages aimez-vous, ce matin, cet après-midi, ce soir enfin, quand crépite le plaisir des notes et des mots ?